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éducation
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aura pas de changement simplement parce qu’ils ne
l’acceptent pas. » Tout au plus, le parent peut-il décider
de faire retirer son enfant d’un cours ou d’une activité.
Le parent peut bien sûr s’interroger sur les manières
de passer la matière ou même sur les moments
d’impatience qui peuvent venir teinter l’apprentissage.
Mais Marie-Claude Béliveau souligne que le professeur
peut s’attendre, de son côté, à être soutenu dans son
rôle d’enseignant et de se voir accorder suffisamment le
bénéfice du doute par les parents pour se vouer davan-
tage à sa mission envers les enfants qu’aux jugements
des parents : « Et ça fait partie du “faire confiance au
professeur”, au même titre qu’il est possible que le pro-
fesseur soit moins bon une journée : il n’aura pas non
plus à se justifier aux parents du fait qu’il s’est levé du
mauvais pied. Son travail, c’est de faire le mieux qu’il
peut. Et nous, comme parents, notre travail est de nous
dire que nous faisons du mieux que nous le pouvons et
que lui aussi fait du mieux qu’il le peut. »
UNE COLLABORATION À CULTIVER
La plupart des enseignants restent tout de même très
conscients que le saut vers la grande école peut par-
fois éveiller davantage de crainte chez les parents que
chez les enfants. C’est d’ailleurs afin de les apaiser
que s’organisent les visites scolaires, surtout en début
d’année, où le parent peut mettre à profit ces premières
explorations des lieux pour rassurer son enfant. Encore
faut-il, ensuite, poursuivre sur cette voie.
Des milieux qui gagnent à se connaître
Lyne Guérin souligne qu’il existe beaucoup d’autres
options aux parents que de déclarer forfait, devant les
craintes qui les envahissent. Le principal antidote, selon
cette conseillère de la Fédération des comités de par-
ents du Québec ? L’implication. Tout le monde ne sent
pas nécessairement la flamme ou les aptitudes pour
occuper des fonctions dans un comité exécutif. Mais
madame Guérin précise que l’engagement peut déjà
faire une grande différence, même s’il se limite à saluer
le professeur, à visiter la classe ou encore à écouter ce
que les parents des comités qui les représenteront peu-
vent bien avoir à dire. Les parents comprendront alors
mieux ce qui est décidé, pourquoi et par qui : « Et il y a
des parents qui vont être là, sur ce conseil. Ils vont être
élus pour être là, par les parents de l’école, pour prendre
les décisions des sorties, des budgets. Il s’agit donc de
participer, de s’impliquer pour développer un sentiment
d’appartenance et une confiance. Pour le parent qui
est craintif, ces rencontres-là sont importantes. C’est
juste quelques heures en début d’année. Cela ne de-
mande pas une implication magistrale, à moins d’être
disponible et de vraiment vouloir s’investir. »
L’action essentielle qui fera la différence cependant n’est
pas tant l’implication du parent dans tous les comités.
Elle réside plutôt dans les chances que se donne le par-
ent, le soir venu, de comprendre ce que l’école tente
d’inculquer à son enfant, les consignes qu’il doit suivre
et de tenter d’aller dans ce sens. L’attente concrète
des professeurs envers les parents, explique Rollande
Deslandes, repose donc principalement sur la prépara-
tion des soirs et des matins : « Souvent, c’est en lien
avec les devoirs et leçons. On s’attend à ce que l’enfant
soit préparé à venir à l’école : donc, le départ le matin.
On s’attend à ce que l’enfant fasse ses travaux et qu’il
transmette les mémos de l’enseignant aux parents. »
Ce désir de collaborer peut aussi se manifester par la
manière dont le parent se plie aux demandes de l’école
d’acheter telle couleur de cartable ou tel type de crayon,
même si la pertinence de la chose ne lui saute pas tou-
jours aux yeux.
Des tâches à ne pas déléguer
Cet appui est aussi attendu en ce qui a trait à l’attitude.
Le professeur a sans doute sa conception du respect et
espère peut-être trouver du soutien du côté du parent,
si l’enfant en manque. Le problème est que le parent et
le professeur n’ont pas toujours la même conception du
respect. Marie-Claude Béliveau suggère néanmoins aux
parents de garder parfois leurs impressions pour eux-
mêmes, surtout si le comportement que l’on serait tenté
de reprocher à l’enseignant semble plutôt relever de la
maladresse ou d’une différence de vision que d’un réel
manque de respect. Elle propose même d’en profiter
pour inciter l’enfant à s’exprimer selon des normes dif-
férentes de celle de la maison et, peut-être, de se met-
tre plus habilement à l’écoute du contexte : « Mais, si
l’enfant se sent injustement traité ou injustement puni,
on peut lui demander d’aller voir le professeur pour lui
en parler, à un moment qui va lui convenir, parce que
si tu fais ça devant tout le monde, dans la classe, les
résultats risquent d’être moins bons. Les parents ont
un travail d’éducateurs plutôt que de professeurs rem-
plaçants. »
Mais aucun des parents et experts rencontrés n’ira
jusqu’à suggérer de jouer les fantômes, lorsque les re-
lations s’enveniment. Car un enseignant qui s’inquiète
à propos des agissements d’un enfant et qui peine à
trouver des réponses de la part des parents aura aus-
si la dure responsabilité de vérifier s’il n’apparaît pas
d’autres symptômes pouvant indiquer une négligence.