Il y a des limites à ce que
l’on peut reprocher à l’école
Devant ces différents défis, Camil Sanfaçon com-
prend que les professeurs sentent le besoin de met-
tre leurs limites, quant aux comptes qu’ils rendent
et les questions qu’ils posent, afin de protéger les
limites des parents, mais aussi les leurs : « Une au-
tre chose que je remarque aussi, de la part des en-
seignants, c’est la peur d’être indiscrets dans leurs
questions : ils ne veulent pas aller trop loin. Parce
que quand on va trop loin, sur le sujet de la famille,
on risque de se faire envahir, si on montre beaucoup
d’intérêt. Moi, j’ai vu des enseignants qui recevaient
des messages à la maison, au téléphone, sur des
sites, parce qu’ils avaient été un peu trop loin. Par-
fois, on prend l’enseignant pour un psychologue. »
Les parents doivent aussi accepter que les ensei-
gnants, même les plus attentifs et les plus compé-
tents, ne puissent d’abord leur donner que certaines
réponses partielles, concernant les difficultés que
rencontre leur enfant, puisqu’il faut quelques an-
nées de retard pour reconnaître certains troubles.
Une dure réalité que confirme l’orthopédagogue
Marie-Claude Béliveau : « Lorsqu’il y a des difficultés
d’apprentissage, à moins qu’elles soient majeures au
point où on ait pu les remarquer dès la maternelle,
quelque chose comme le déficit d’attention plus
léger ou encore les problématiques de dyslexie ou
de dysorthographie ne sont pas diagnostiqués avant
neuf ans. »
Camil Sanfaçon insiste aussi sur le fait que le contenu
du programme, incluant les nouveaux cours sur la
sexualité, l’écologie, ou les valeurs religieuses, n’a
pas grand-chose à voir avec les valeurs ou les choix
personnels des professeurs. En conséquence, les
tentatives de négociations avec l’école sur le sujet
pourraient mener à des débats stériles : « Ce n’est
pas l’école toute seule qui décidera “Ici, on fait de
l’éducation sexuelle et on prendra tel livre.” Ce sont
des normes établies au niveau provincial. Une fois
que cela est dit, c’est aux parents de prendre leur
décision. Ils peuvent ne pas l’accepter, mais il n’y