Montréal pour Enfants vol. 18 n°5 Automne 2018 | Page 25

nous indiquer un peu le sens, mais ce n’est pas exactement faire la même chose que les autres. L’enfant va peut-être commencer à imiter soit nos mots, soit les phrases que nous utilisons dans la négociation, sans même toujours les comprendre complètement. » L’enfant choisira alors les exemples qui semblent rapporter le plus d’avantages. Mais comme les formes de négociation qui apportent le plus de pouvoir à court terme ne sont pas nécessairement les plus respectueuses, les experts sont tous d’accord sur certaines attitudes que les premiers modèles que sont les parents doivent éviter à tout prix devant les enfants. L’escalade des conflits, qui est un générateur d’anxiété de premier ordre pour les enfants et même pour les adolescents, arrive bien sûr en tête de cette liste. Stuart Ian Hammond ajoute l’évitement et le mensonge à cette liste de comportements à proscrire. Pourtant il est loin d’adhérer à la règle que toute négociation parentale doive se passer derrière des portes closes : « Une équipe, ce n’est pas “tout le monde est d’accord”, c’est “OK, je préférerais manger du poisson, mais papa a fait du poulet. Je vais respecter son travail et le manger.” On peut exprimer et montrer des choses comme cela, qui indiquent qu’on est une équipe, mais en même temps, que chacun a ses sentiments. Et on peut montrer aux enfants que, dans une négociation, ce n’est pas l’un qui gagne tout et l’autre qui perd complètement. Tout le monde fait des compromis. » Pour que le parent puisse devenir un modèle à la hauteur de ses attentes, il existe plusieurs formations proposées par les services communautaires et sociaux, ainsi que des livres qu’il faut savoir ouvrir, et, parfois, fermer. Apprendre à se faire confiance est d’ailleurs un des messages qu’aimerait transmettre Anne-Marie Quesnel, pourtant elle- même auteure de livres pratiques pour les parents : «  Je pense que, comme parents, plus on est conscients de l’importance du travail que l’on fait, plus on peut s’adapter. De toute façon, l’humanité a survécu. On ne peut pas toujours être en train de stresser, avec le nez dans un livre, à se demander si ce que l’on fait est correct. Il faut aussi être dans le moment présent. » Le parent devra néanmoins accepter qu’il ne puisse pas toujours maîtriser la façon dont le petit chéri se comporte, une fois passée la limite de la cour de la récréation. Mais, assure Marc Bigras,