nous indiquer un peu le sens, mais ce n’est pas
exactement faire la même chose que les autres.
L’enfant va peut-être commencer à imiter soit nos
mots, soit les phrases que nous utilisons dans la
négociation, sans même toujours les comprendre
complètement. »
L’enfant choisira alors les exemples qui semblent
rapporter le plus d’avantages. Mais comme les
formes de négociation qui apportent le plus de
pouvoir à court terme ne sont pas nécessairement
les plus respectueuses, les experts sont tous
d’accord sur certaines attitudes que les premiers
modèles que sont les parents doivent éviter à tout
prix devant les enfants. L’escalade des conflits, qui
est un générateur d’anxiété de premier ordre pour
les enfants et même pour les adolescents, arrive
bien sûr en tête de cette liste. Stuart Ian Hammond
ajoute l’évitement et le mensonge à cette liste de
comportements à proscrire. Pourtant il est loin
d’adhérer à la règle que toute négociation parentale
doive se passer derrière des portes closes : « Une
équipe, ce n’est pas “tout le monde est d’accord”,
c’est “OK, je préférerais manger du poisson, mais
papa a fait du poulet. Je vais respecter son travail
et le manger.” On peut exprimer et montrer des
choses comme cela, qui indiquent qu’on est une
équipe, mais en même temps, que chacun a ses
sentiments. Et on peut montrer aux enfants que,
dans une négociation, ce n’est pas l’un qui gagne
tout et l’autre qui perd complètement. Tout le
monde fait des compromis. »
Pour que le parent puisse devenir un modèle à la
hauteur de ses attentes, il existe plusieurs formations
proposées par les services communautaires et
sociaux, ainsi que des livres qu’il faut savoir ouvrir,
et, parfois, fermer. Apprendre à se faire confiance
est d’ailleurs un des messages qu’aimerait
transmettre Anne-Marie Quesnel, pourtant elle-
même auteure de livres pratiques pour les parents :
« Je pense que, comme parents, plus on est
conscients de l’importance du travail que l’on fait,
plus on peut s’adapter. De toute façon, l’humanité
a survécu. On ne peut pas toujours être en train de
stresser, avec le nez dans un livre, à se demander
si ce que l’on fait est correct. Il faut aussi être dans
le moment présent. »
Le parent devra néanmoins accepter qu’il ne
puisse pas toujours maîtriser la façon dont le petit
chéri se comporte, une fois passée la limite de la
cour de la récréation. Mais, assure Marc Bigras,