Montréal pour Enfants vol. 18 n°3 Été 2018 | Page 37
L’ÉQUIPE FRATERNELLE,
ENVERS ET MALGRÉ TOUT
Malgré l’avancée de toutes ces connaissances,
l’idée que le plus gros du travail reste à faire pour
comprendre et aider les frères et sœurs témoins
de ces situations hors normes fait consensus
entre les chercheurs : « Les recherches sur les
parents, il y en a énormément. Sur les frères et
sœurs, il y en a un peu, m ais pas beaucoup. Et
parmi ces recherches, certaines suggèrent que
cela amènerait un peu plus de troubles intériorisés,
et d’autres, des troubles extériorisés, donc des
comportements problématiques qui seraient
observés chez les enfants », affirme Marc Lanovaz.
Et les constats ne sont guère plus précis du côté
de la fratrie des élites.
Les spécialistes n’en viennent pas pour autant à
exhorter les parents à chercher à répartir également
leur temps entre chaque enfant. Ils leur conseillent
plutôt de prendre le temps nécessaire pour
discuter, observer ce qui se passe chez les enfants
qui ne se retrouvent pas au premier plan, prévoir
aussi quelque chose d’attrayant pour les enfants
qui suivent la famille dans les gradins. Mais surtout,
insiste Jean-François Bureau, aider chaque enfant
à se valoriser à sa manière : « Si l’enfant joue un
rôle dans la famille qui le fait se sentir important,
il va aller chercher là sa valorisation et en tirer de
la fierté. Dans la famille typique où le cadet est
le clown de la famille, le dernier, le mignon, celui
que l’on trouve drôle et qui a toute cette attention,
l’aîné se retrouve dans une situation où on lui dit :
"Tu es un si bon grand frère (ou une bonne grande
sœur). Tu m’aides et tu es présent. Je compte sur
toi. C’est merveilleux." Les deux sont contents.
Ils ne retirent pas le même type d’attention ou la
même source de valorisation, mais les deux se font
dire essentiellement : "Tu es spécial, je t’aime." »
Ce spécialiste mentionne, au passage, que le