Pour un combat équitable…
et durable
Mais comment s’assurer que ces coups d’éclat ne
soient pas éphémères ou n’aient une portée que
quelques décennies plus tard ? Tous les experts
s’entendent sur ce point : il faut non seulement
sensibiliser les élèves, ou toute autre clientèle cible,
mais aussi trouver de bons porte-parole, disposés à
se tenir au fait des derniers projets, connaissances
et revendications, pour s’assurer que le message
se transforme en action et pour faire des rappels
régulièrement. Bien sûr, cela suppose de recevoir
l’aval des directions et des comités de parents,
mais aussi, surtout, de savoir éveiller une flamme
durable dans le cœur des professeurs ou des
animateurs de vie spirituelle et d’engagement
communautaire. Ainsi, la connaissance des élèves
et la capacité de toucher l’autre, en respectant les
limites de chacun, viennent s’ajouter au savoir :
« Quand je donne de la formation aux enseignants,
c’est pour former sur comment intervenir contre
l’intimidation, mais aussi pour démontrer que
vous pouvez aider à développer des habiletés
sociales et nourrir chez vos élèves l’empathie, la
collaboration, la sensibilité à l’autre, etc. Ça, c’est
un réinvestissement beaucoup plus intéressant que
la journée où l’on parle d’intimidation » mentionne
Nancy Doyon.
Pourtant, madame Doyon est aussi consciente que
l’offre de propositions de sensibilisation de toutes
sortes limite non seulement les budgets pouvant
être accordés à chacune, mais aussi le temps
qu’un professeur, même sensibilisé, peut consacrer
à ces activités, sans mettre en péril l’atteinte des
résultats qui sont attendus de lui, en français ou
en mathématique. Afin de surmonter cet obstacle,
certains organismes ont alors décidé de s’unir, ce
qui explique, entre autres, le rapprochement des
campagnes d’Amnistie internationale et d’Oxfam
en milieu scolaire qu’évoque Anne Sainte-Marie :
« Plutôt que de travailler les uns contre les autres,
en compétition, on s’est dit que l’on allait travailler
ensemble pour faire parfois de l’éducation sur les