Une solution que propose aussi Sophie Leroux est de
s’en tenir à des questions ouvertes : « Généralement,
les questions que l’on peut poser sont des questions
ouvertes, qui aident à amener un dialogue : les ques-
tions qui commencent par “Comment…”, “Qu’est-ce
que…”, “Qu’est-ce que tu en penses?”, “Comment tu
as trouvé cela?” sont des questions gagnantes, plutôt
qu’une question fermée comme “As-tu aimé le per-
sonnage?”. Ici, l’enfant va répondre oui ou non, mais
cela ne suscitera pas de discussions. » Et si le parent
craint de manquer d’inspiration pour ses questions,
une solution peut consister à d’abord aller chercher
un petit coup de pouce du côté des livres pratiques
de psychologie pour enfant, dont certains, en plus de
contenir des récits, proposent des questions que les
parents peuvent poser aux enfants.
Laisser Spiderman faire son travail
Ce moment partagé, où l’enfant est amené progres-
sivement plus près de ses propres émotions, peut
l’amener à vouloir se faire raconter l’histoire à nou-
veau, à s’identifier à certains personnages, et peut-
être même à bombarder son parent à son tour de
questions sur les personnages qui l’inquiètent ou
le fascine. Jusqu’ici, tout va bien : c’est bon signe.
Mais lorsque le petit dernier se met à se prendre pour
Spiderman, que la même histoire est demandée pour
la trentième fois ou que les cauchemars se mettent
de la partie, les parents peuvent devenir un peu plus
perplexes. Certains intervenants suggèrent alors
de s’assurer que les récits ou même les films sont
adaptés à l’âge ou à la sensibilité de l’enfant, ou de
tenter de comprendre s’il n’y aurait pas là les signes
d’une angoisse requérant une intervention profes-
sionnelle. Cependant, Sarah Bédard-Goulet pense
que l’on doit parfois simplement laisser le temps au
travail intérieur de se faire : « Si on parle avec l’enfant
de la cigale et de la fourmi et qu’il peut nous expli-
quer son blocage par rapport à ça, et qu’il parvient
à mettre des mots sur la colère qu’il éprouve face à
cette situation, la colère, petit à petit, va peut-être se
tempérer. Mais elle va toujours rester, heureusement,
contre l’injustice. Je ne crois pas que cela amène un
blocage chez l’enfant, même si les mêmes histoires
reviennent plusieurs jours de suite. Cela peut prendre
du temps avant que le travail se fasse : “Ok, ce n’est
pas correct, mais la fourmi le fait quand même parce
qu’il y a des gens comme ça.” »
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