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10 PAROLE D'EXPERT Comment évaluer correctement votre bien ? On ne le répétera jamais assez, la détermination du prix de mise en vente de votre bien revêt une importance capitale pour pouvoir le vendre dans les meilleures conditions. Le contexte actuel impose en effet la nécessité d’une estimation qui colle véritablement aux réalités du marché. Si l’appel à un professionnel paraît être la solution la plus avisée, il est néanmoins possible de se débrouiller seul. Trois professionnels ont accepté de vous donner leurs conseils en la matière. LAURENT MATHY Immocube (Waremme) Evaluer un bien à sa juste valeur n’est assurément pas une sinécure. Vous pourriez néanmoins être tenté de trouver vous-même un candidat acquéreur, à condition de bien vous positionner sur le marché et de médiatiser votre bien massivement. Aujourd’hui, l’offre est tellement vaste et les moyens de compa- rer tellement nombreux qu’il ne sert à rien de sures- timer son bien, sous peine de passer des semaines et même des mois sans recevoir la moindre offre concrète. Une stratégie de prix s’impose donc ! L’estimation objective d’un bien, quel qu’il soit, se fonde notamment sur deux approches essentielles. La première est la prise en compte des éléments objectivables, rationnels et facilement chiffrables : la superficie du terrain, ses volumes, la qualité de ses prestations/finitions, ou encore son potentiel locatif. Autant de paramètres « additionnables» et a priori à votre portée. Le tout est de comparer des choses comparables, et c’est bien la véritable dif- 175-paroledexpert.indd Toutes les pages ficulté pour un non-initié… La seconde approche, Notons que ces valeurs de convenance ont toutes sans aucun doute la plus complexe, consiste à af- leur importance, car elles peuvent porter un prix à finer ce montant en tenant compte de la vétusté, de la hausse ou à la baisse de 10 à 20 %, et davan- l’état d’entretien et des éléments émotionnels du tage même pour des nuisances importantes tels un bien, de ses valeurs de convenance telles que son axe passant ou une servitude contraignante. Enfin, charme, la disposition de ses volumes, sa situation, il importe de souligner qu’aujourd’hui, le marché ne son orientation, ou encore sa permet plus « d’amateurisme » « L’IMPORTANT EST DE luminosité… Là, le profes- ni de « coup de chance ». Vo- sionnel pourra aussi marquer COMPARER DES CHOSES tre bien doit être mis en vente COMPARABLES, ET sa plus-value, avec le recul et au prix du marché, au risque C’EST BIEN LA VÉRITABLE d’être directement « sanc- l’objectivité nécessaire ! Eva- DIFFICULTÉ POUR UN luer un bien ne consiste pas tionné » et mis à l’écart, de NON-INITIÉ. » à additionner l’ensemble des se vendre moins cher que sa dépenses consenties depuis valeur réelle en ayant souffert son acquisition. A contrario, certaines dépenses d’une commercialisation insuffisante et inadaptée. s’avèrent parfois stériles pour sa valorisation. Et il La situation extrême étant de « brûler » votre bien, faut aussi tenir compte des éléments de moins-va- trop longtemps affiché à un prix inapproprié ! En lue, telles qu’une mauvaise situation ou orientation, conclusion, plus votre bien est vu – et affiché à son une ou plusieurs servitudes, d’éventuelles nuisan- juste prix – plus nombreux seront les amateurs, et ces sonores, ou encore la probabilité que le bien soit meilleur sera en définitive le prix obtenu ! Le mar- atypique et qu’il vise dès lors un nombre restreint de keting et la valorisation de votre bien immobilier ne candidats. Cette approche est très difficile pour un s’improvisent pas ! Un professionnel vous apportera propriétaire qui, en toute logique, aura tendance à son expertise, dans la défense de vos intérêts. manquer d’objectivité pour avoir aménagé le bien à son goût. Il est donc indispensable de vous libérer de toute émotion personnelle et de raisonner comme la demande du marché. Ce dernier point constitue, par ailleurs, la force d’un professionnel qui, à l’inverse d’un particulier, peut juger et comparer à d’autres biens qu’il a déjà vendus, et se baser ainsi sur un échantillon réel et gommer cette marge d’erreur.