Magazine Les Places d'Or LES PLACES D'OR 2018 | Page 60

L’exception française L’unique manufacture de batterie française, installée en Haute-Savoie depuis 1834, fait figure d’exception dans l’univers des batteurs d’or. Dauvet, entreprise fami- liale labélisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), conserve un talent inégalé pour produire des feuilles d’une très haute qualité. Si elle s’est mécanisée pour maintenir d’une part sa compétitivité mais également pour bénéficier d’un battage extrêmement précis, une grosse partie des tâches, effectuées par des ouvriers qualifiés, demeurent entièrement artisanales. La presse se fait souvent l’écho de sa performance pour la fabrica- tion de 550 000 feuilles d’or de 0,4 microns (moins de douze kilos !) couvrant le dôme des Invalides. Forte d’une réputation sans précédent dans l’univers de la restaura- tion d’art, de trésors patrimoniaux (dont la Statue de la Liberté), l’entreprise a su se diversifier en fournissant les métiers de la cosmétique, de l’alimentaire, des packa- ging des vins et spiritueux, … 58 Les champs d’application Si la feuille d’or ornait les sarcophages et manuscrits de l’Égypte ancienne (le batteur était aussi, à cette époque, tireur et écacheur d’or), elle trouva par la suite bien d’autres supports à ennoblir. Les feuilles devinrent d’une grande finesse et d’une bonne adhérence grâce à une technique utilisée à partir de 1700 avant J.-C. par les Égyptiens, les Phéniciens et les Chinois. Icônes et mosaïques chez les Byzantins, enluminures au Moyen-Âge (Codex Sinopensis et livre de Durham écrit à l’or au VIe siècle), meubles au XVII e siècle dorés par la corporation des maîtres doreurs ayant le droit exclusif de manipuler les précieuses feuilles, … Depuis le 20 e siècle, ses usages se sont multipliés tant son pouvoir attractif s’exerce au travers de produits de luxe. En agro-alimen- taire, la feuille pare délicatement les palais chocolatés, le fois-gras, les pâtisseries les plus convoitées. If it became mechanised to maintain, on the one hand its competitiveness, but also to benefit from an extre- mely precise beating, a big part of the tasks, carried out by skilled workers, remains entirely artisanal. The press often echoes its performance for the production of 550,000 gold leaves of 0.4 microns (less than twelve kilos!) covering the dome of Les Invalides. With an unprecedented reputation in the world of art restoration, heritage treasures (including the Statue of Liberty), the company has diversified by providing for the professions of cosmetics, food, wine and spirits packaging... Areas of application If gold leaf has adorned the sarcophagi and manus- cripts of ancient Egypt (the beater was also, at that time, the roller and the flattener of the gold), later it found many other media to ennoble. The leaves became of great finesse and of good adhesion thanks to a tech- nique used from 1700 BC by Egyptians, Phoenicians and Chinese. Icons and mosaics among the Byzantines, illuminations in the Middle Ages (The Codex Sinopensis and Durham Gospel written in gold in the sixth century), furniture of the seventeenth century gilded by the guild of master gilders, who held the exclusive right to handle these precious leaves. Since the 20 th century, its uses have multiplied, so much so, that its attractiveness is exercised throughout luxury products. In agri-food, gold leaf delicately delights chocolate palates, foie-gras and the most coveted pastries. Wines and spirits also share the power of its finesse to adorn labels, cases and gift boxes. In 1909, Charles Wauters forged the name of his eponymous company by installing a workshop for gilding on leather. His mastery of the application of gold leaf and the maturity of his art led him to adorn the labels and cases of the great names in cosmetics and perfumes, but especially champagnes, wines and spirits.