Magazine Les Places d'Or LES PLACES D'OR 2018 | Page 59
Un métier rare et précieux
Gold beater :
a rare and precious profession
Ce ruban peut maintenant être coupé en carrés de
4 cm x 4 cm qui seront glissés dans les pages d’un livret
de 10 cm x 10 cm appelé second caucher. Frappé méca-
niquement, entre 1 200 et 1 500 fois, l’or « pousse » pour
épouser le format du caucher. Cette phase de dégros-
sissage exécutée par un ouvrier, ou ouvrière, permet de
passer d’une feuille de 16 microns à 1 micron.
L’ « apprêteuse » rentre alors en scène. Avec des
gestes de précision, elle coupe délicatement les bouts
de feuilles d’or dépassant pour les mettre de côté. Ces
chutes seront réutilisées lors de la prochaine fonte. Avec
de fines pinces en roseaux, elle détache les feuilles du
caucher, les coupe à nouveau pour les placer entre
les feuilles carbonées du chaudret, un nouvel outil de
10 cm x 10 cm. Une nouvelle opération de battage
permet une fois de plus de répartir la feuille aux dimen-
sions du chaudret. Les vingt feuilles ainsi obtenues sont
superposées, formant une pile qui sera coupée en
deux, deux fois de suite. S’en suit l’emplissage dans « la
moule », ou baudruche, des milles feuilles du chaudret
découpées en quartiers. La moule, feuillet en mylar, est
le dernier outil de cette longue succession d’opérations
délicates. À nouveau battues, les feuilles sont confiées
au soin de la « videuse » qui, avec dextérité, les dispose
dans un carnet en contenant 25. En France est appli-
quée la technique dite du « bord à bord », les feuilles
d’or ayant la même taille que le livret tandis que dans les
autres pays le carnet est survidé, les feuilles d’or étant
plus petites que le carnet. Une feuille d’or peut mesurer
0,2 micron, soit moins de la moitié de la surface d’un
cheveu !
Pour plus de précisions purement mécaniques, nous vous
conseillons la lecture de cette analyse d’Eric Felder,
consultable sur internet :
https://hal - mines- paristech.archives- ouvertes.fr/
hal-00725485/document
Struck mechanically, between 1,200 and 1,500 times,
the gold “grows” to match the format of the shoder. This
roughing out phase, performed by a worker, allows it to
go from a sheet of 16 microns to 1 micron thick.
The cutter then comes on the scene. With precision
gestures, she delicately cuts the protruding ends of gold
leaf to put them aside. These falls will be reused during
the next cast. With fine rattan tweezers, she detaches
the leaves from the Shoder, cuts them again to place
them between the carbon sheets of the wagon, a new
tool of 10 cm x 10 cm. A new operation then allows
once more to distribute the sheet to the dimensions of
the wagon. The twenty sheets thus obtained are supe-
rimposed, forming a pile which will be cut in two, twice
in succession. Then follows the filling in “the mould”,
or bladder, the thousand leaves of the Shoder are cut
into quarters. The mould, sheets of mylar, is the last tool
of this long succession of delicate operations. Once
again beaten, the leaves are entrusted to the care of the
Finisher, who, with dexterity, arranges them in a note-
book containing 25 sheets. In France it is applied with
the technique known as “edge to edge”, the gold leaves
having the same size as the booklet, while in other coun-
tries the book is larger, the gold leaves being smaller
than the notebook. A sheet of gold leaf can measure
0.2 micron, less than half the surface of a human hair!
For more, purely mechanical, details, we recommend
reading this analysis by Eric Felder, available on the
internet:
ht tps://hal - mines - paristech.archives - ouver tes.fr/
hal-00725485/document
The French exception
The only French beating factory, established in Haute-
Savoie since 1834, is an exception in the world of gold
beaters. Dauvet, a family-owned enterprise labeled a
Living Heritage Company, retains an unparalleled talent
for producing high-quality leaves.
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