Magazine Kraemer KRAEMER MAGAZINE 05 | Page 25

25 avec d’autres formes de création. On se plaît à penser que l’état d’esprit alternatif est presque berlinois, voire new-yorkais. Lui, n’en a que faire ; il sait ce qu’il apporte à son salon. Le modèle est-il cependant compatible avec la notion de fran- chise ? Là, il nous rappelle bien volontiers ce qui le lie à Yannick Kraemer –  dont on sait l’affection pour la création contem- poraine  –  : la franchise favorise cette créativité-là. «  Cela fait quelques années que nous travaillons ensemble ! », nous rappelle- t-il, suggérant à demi-mot que l’émulation est commune. « Quand il a lancé sa marque, il est venu me voir à Paris, et j’ai trouvé sa manière de penser très intéressante ! » L’idée sur laquelle ils échangent tous les deux, concernant à la fois la franchise et le développement du groupe, s’appuie sur des savoir-faire parta- gés : le franchiseur ne vient pas avec son savoir-faire, il apporte ses outils, et permet au franchisé de s’exprimer en toute liberté au sein du groupe. Étendant le propos à l’international, Jean-Luc Lucas nous le dit avec un brin de provocation : « À l’étranger, il ne faut pas avancer en affirmant le savoir-faire français – celui-ci est déjà reconnu ! –, mais il faut nourrir ce savoir-faire pour le mo- derniser. Ils ne nous ont pas attendus pour coiffer et couper les che- veux. Il faut favoriser un échange, d’où peuvent naître de nouvelles pratiques et de nouvelles idées. » Dès lors, on le sent visionnaire, et on mesure que derrière la décontraction qu’il affiche volon- tiers et ses gimmicks punk, nous sommes en présence d’un vrai visionnaire de la coiffure, conscient des enjeux du métier, de la réalité économique et surtout des stratégies à mettre en œuvre.