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Collection
printemps-été 2013
Le Printemps
en avance
Par Emmanuel Abela
En avril 2013, le Printemps
a entamé une nouvelle page de
son existence. Écrin de la beauté,
temple du luxe, le magasin
poursuit son histoire d’amour
avec les Strasbourgeois.
Le nouveau Printemps a un an. S’ils ont pu
manifester une quelconque défiance dans
un premier temps, les Strasbourgeois, sans
doute surpris par l’ampleur du projet, se
sont pourtant emparés de la façade signée
Christian Biecher – une signature architec-
turale sans précédent dans l’espace de la
ville ! Ils l’ont fait pour plusieurs raisons :
tout d’abord parce qu’ils sont attachés à
ce magasin, marqueur fort de l’évolution
urbanistique de Strasbourg au début du
XX e , qu’ils ont connu sous les noms de
Louvre dans sa version Jugendstil, puis de
Grandes Galeries, notamment dans les an-
nées 30 quand Robert Jung en fait l’une des
enseignes les plus prisées dans tout l’Est du
pays ; ensuite, parce qu’ils ont clairement
reçu le message d’un architecte qui a sou-
haité ancrer son ouvrage dans la ville et
dans la région : l’enveloppe n’est-elle pas
un rappel de la structure architecturale de
la Cathédrale elle-même, avec une ossa-
ture très graphique placée comme un habit
en légère avancée ? Les motifs, avec leur
rythme, ne rappellent-ils pas ceux qu’on
rencontre dans les maisons à colombages ?
Autant d’éléments qui font qu’une fois
passé le moment d’étonnement, l’attache-
ment s’est fait spontanément – à ce titre, il
est amusant de voir aujourd’hui encore les
passants lever la tête pour mesurer l’éten-
due de la tornade architecturale qui s’ouvre
à leurs yeux ! Un an après son inaugura-
tion, on a peut-être oublié l’argumentaire
architectural, mais le sentiment de majesté
demeure, en relation bien sûr avec l’image
que l’ouvrage souhaite imprimer : un ma-
Christian Biecher Architectes
gasin en phase avec son temps qui traduit
par son enveloppe et ses espaces intérieurs
lumineux une modernité consciente de son
héritage. Un écrin mode qui se veut volon-
tairement intimiste sur sept étages, et dans
lequel les griffes de luxe – mais pas seule-
ment ! –, souvent exclusives se succèdent
avec élégance dans une ambiance cosy. De
tout temps, les clients ont apprécié les ini-
tiatives heureuses qui s’appuyaient sur un
esprit novateur. Aujourd’hui, comme hier,
ils se montrent sensibles à cette fenêtre
ouverte sur le glamour ; ils le font d’autant
plus que les partenariats se multiplient ;
c’est le cas notamment avec le groupe
Kraemer dans le cadre d’opération de pri-
vatisations des espaces à destinations des
clientèles respectives. Un rapprochement
très appréciable de deux enseignes attachées
au patrimoine et aux valeurs de la région,
mais qui se tournent résolument vers l’avenir.
www.printemps.com