Magazine Kraemer KRAEMER MAGAZINE 04 | Page 22

Arts 22 Damien Hirst et Philippe Pasqua, confrontation de points de vue esthétiques autour du “crâne” Les différences ne sont pas si évidentes au premier regard, et de cette confrontation naît une étonnante cohérence au final. Exactement ! Nous nous sommes rendus compte que les toiles se répondaient à travers leurs contradictions. Il était intéressant de découvrir le dialogue qui s’installait entre les œuvres des deux artistes. Au début, nous avons obtenu l’approbation des deux artistes parce qu’ils respectaient mutuellement leur travail, mais ensuite en confrontant les œuvres nous avons pu constater que des réponses étaient contenues dans les œuvres respectives sur la base d’une thématique commune. Les réactions de la part des visiteurs étaient très variées : certains d’entre eux optaient clairement pour Pasqua ou pour Hirst, mais d’autres au contraire disaient que les deux fonctionnaient parfaitement ensemble. La tonalité de la galerie est pop. Quelle est la part d’optimisme que vous voulez révéler en vous appuyant sur la figuration ? Ça peut sembler un peu simpliste, mais nous vivons une période économiquement et socialement pas évidente. Les gens ont envie de rêver et de sortir d’un contexte assez sombre. C’est le cas quand ils vont au cinéma, mais c’est également le cas en galerie. La peinture est une autre manière de s’évader : la couleur, le côté presque enfantin et fun des mouvements qu’on représente, que ce soit avec la Figuration Narrative avec tout le panel des artistes que je défends ou la Figuration Libre avec des peintres comme Combas qui exprime une forme de folie poétique et évidemment le Pop Art américain, tout ça ce sont des choses qui sont dans l’air du temps et qui plaise aux gens. C’est naturellement le type de toiles qu’ils ont envie de posséder chez eux. Aujourd’hui les choses semblent plus compliquées qu’à l’époque des « écoles ». Comment s’y retrouve- t-on quand on a une galerie d’art par rapport à la multitude des propositions artistiques ? Il est vrai qu’aujourd’hui on peut, et ce depuis les années 60, considérer que la manière de s’exprimer à travers l’art a été totalement bouleversée et pratiquement toutes les méthodes anciennes ont été rejetées. Nous, on n’est pas une galerie d’art contemporain au sens strict du terme : par exemple, je ne présente pas des artistes qui travailleraient la vidéo ou qui réaliseraient des installations extrêmement avant-gardistes, etc. Nous aimerions petit à petit élargir notre ligne à ces projets mais encore une fois il y a une nécessaire adaptation de nos collectionneurs. Selon la logique que nous défendons, Laurent et moi, il faut Julian Opie, un artiste anglais très prisé représenté par la Galerie Laurent Strouk à Paris