Arts
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Damien Hirst et Philippe Pasqua, confrontation de points de vue esthétiques autour du “crâne”
Les différences ne sont pas si
évidentes au premier regard, et de
cette confrontation naît une étonnante
cohérence au final.
Exactement ! Nous nous sommes rendus
compte que les toiles se répondaient
à travers leurs contradictions. Il était
intéressant de découvrir le dialogue
qui s’installait entre les œuvres des deux
artistes. Au début, nous avons obtenu
l’approbation des deux artistes parce
qu’ils respectaient mutuellement leur
travail, mais ensuite en confrontant les
œuvres nous avons pu constater que
des réponses étaient contenues dans
les œuvres respectives sur la base d’une
thématique commune. Les réactions de
la part des visiteurs étaient très variées :
certains d’entre eux optaient clairement
pour Pasqua ou pour Hirst, mais d’autres
au contraire disaient que les deux
fonctionnaient parfaitement ensemble.
La tonalité de la galerie est pop.
Quelle est la part d’optimisme que
vous voulez révéler en vous appuyant
sur la figuration ?
Ça peut sembler un peu simpliste,
mais nous vivons une période
économiquement et socialement pas
évidente. Les gens ont envie de rêver
et de sortir d’un contexte assez sombre.
C’est le cas quand ils vont au cinéma,
mais c’est également le cas en galerie.
La peinture est une autre manière de
s’évader : la couleur, le côté presque
enfantin et fun des mouvements qu’on
représente, que ce soit avec la Figuration
Narrative avec tout le panel des artistes
que je défends ou la Figuration Libre
avec des peintres comme Combas qui
exprime une forme de folie poétique
et évidemment le Pop Art américain,
tout ça ce sont des choses qui sont dans
l’air du temps et qui plaise aux gens.
C’est naturellement le type de toiles
qu’ils ont envie de posséder chez eux.
Aujourd’hui les choses semblent
plus compliquées qu’à l’époque des
« écoles ». Comment s’y retrouve-
t-on quand on a une galerie d’art
par rapport à la multitude des
propositions artistiques ?
Il est vrai qu’aujourd’hui on peut, et ce
depuis les années 60, considérer que la
manière de s’exprimer à travers l’art a été
totalement bouleversée et pratiquement
toutes les méthodes anciennes ont été
rejetées. Nous, on n’est pas une galerie
d’art contemporain au sens strict du
terme : par exemple, je ne présente pas
des artistes qui travailleraient la vidéo
ou qui réaliseraient des installations
extrêmement avant-gardistes, etc. Nous
aimerions petit à petit élargir notre
ligne à ces projets mais encore une fois
il y a une nécessaire adaptation de nos
collectionneurs. Selon la logique que
nous défendons, Laurent et moi, il faut
Julian Opie, un artiste anglais très prisé représenté
par la Galerie Laurent Strouk à Paris