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rendent des services environnementaux majeurs. Elles constituent un puits de
carbone gigantesque (de l’ordre de 30 gigatonnes équivalent carbone) essentiel
pour l’équilibre du climat mondial. En tant que zone de rétention d’eau, elles
exercent une fonction critique de régulation de l’hydrologie dans toute la région.
Elles contribuent ainsi à la pérennité des écosystèmes et de la couverture forestière
du bassin du Congo.
Cette mobilisation a permis non seulement de confirmer le rôle essentiel
des tourbières pour le climat et la biodiversité et mais aussi de susciter à l’échelon
régional la coopération transfrontalière entre les deux Congo qui sont dans des
situations différentes et se distinguent dans leurs approches. Le Congo-Brazzaville
abrite environ un tiers des tourbières de la cuvette centrale du bassin du Congo et
la pression anthropique dans cette zone est relativement faible tandis que le
Congo-Kinshasa abrite les deux tiers restants, dans une zone où la pression
anthropique est particulièrement marquée. L’initiative mondiale pour les
tourbières favorise ainsi un rapprochement entre les deux pays au profit de la
protection des tourbières. Un protocole d’accord a été signé en ce sens en février
2018, par les deux Congo pour la création d’un organe de gestion commun de
l’écosystème concerné.
ii. Les mobilisations régionales
• Le processus d’Helsinki
La première conférence ministérielle pour la protection des forêts en
Europe ou « processus d’Helsinki » a été initiée en 1989, par les ministres de
l’agriculture et de la forêt français et finlandais. Elle est depuis 2009 dénommée
« Forest Europe ».
L’idée était de créer, dans le domaine de la protection et de la gestion
durable des forêts, une dynamique politique au niveau du continent européen, pour
appuyer la mise en œuvre effective d’un nombre limité de projets concrets
réunissant le double critère d’un bon état de maturité technico-scientifique et
d’une forte attention politique.
À ce jour, quarante-cinq États du continent européen en sont membres
ainsi que l’Union européenne. Depuis son lancement, cette initiative a notamment
permis l’élaboration de critères de gestion forestière durable (« les critères
d’Helsinki ») et s’est engagée dans l’élaboration d’un accord juridiquement
contraignant sur les forêts en Europe à l’horizon 2020. Démarche que votre
rapporteur soutient et qui pourrait éventuellement préfigurer, en cas de succès,
l’élaboration d’un accord plus large sous l’égide des Nations unies.
• Le processus de Montréal
Le groupe de travail du processus de Montréal a été lancé en 1994 et s’est
donné pour mission l’élaboration d’un ensemble de critères et d’indicateurs de