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d’hectares. Quelques résultats très positifs de cette initiative méritent d’être mis en
avant :
– une restauration de paysages forestiers réalisée à grande échelle. Sur les
treize pays ayant présenté des rapports sur les superficies, 43,7 millions d’hectares
sont en cours de restauration ce qui équivaut à 29 % de l’objectif total du « défi de
Bonn » ;
– ces activités de restauration ont permis la création de 354 000 emplois
supplémentaires dans les zones concernées ;
– environ un milliard de tonnes d’équivalent CO 2 ont été séquestrées grâce
à ces programmes.
• L’initiative mondiale pour les tourbières
L’Initiative mondiale pour les tourbières a pour ambition, avant 2030, de
renforcer la conservation, la restauration et la gestion durable des tourbières dans
vingt-cinq pays clés, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de
maintenir les avantages fournis par leurs écosystèmes.
Les tourbières se composent de matière végétale accumulée depuis des
milliers d’années sans être totalement décomposée, compte tenu du milieu saturé
d’eau dans lequel elles se trouvent. Elles représentent les stocks de carbone les
plus efficaces par rapport à l’espace qu’elles occupent sur terre : ne couvrant que
3 % de la superficie émergée, elles contiennent plus de carbone que toute la
biomasse forestière du monde. Lorsqu’une tourbière est drainée, la tourbe se
décompose et libère le carbone dans l’atmosphère, sous forme de gaz à effet de
serre. À l’échelon mondial, 15 % des tourbières ont été drainées. Les 65 millions
d’hectares de tourbières dégradées que cela représente couvrent moins de 0,4 %
des terres émergées mais sont responsables de 5 % des émissions anthropiques de
CO 2 .
Parmi les membres fondateurs de l’initiative mondiale pour les tourbières,
nous retrouvons notamment : les gouvernements de l’Indonésie, du Pérou, de la
République du Congo, le PNUE, la convention de Ramsar sur les zones humides,
l’OAA, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la
Commission européenne. Pour sa part, la France traite de la question spécifique
des tourbières par le biais de la convention de Ramsar, instrument universel de la
conservation des zones humides, partie prenante de cette initiative.
Par ailleurs, la troisième réunion de l’initiative, qui s’est tenue à
Brazzaville en 2018, a permis de mettre en lumière le capital environnemental des
tourbières de la cuvette centrale du bassin du Congo et son rôle mondial. Cette
zone constitue un écosystème humide remarquable, par son extension
géographique (156 000 km²), sa singularité et ses spécificités bioécologiques ainsi
que par la richesse des savoirs et des cultures autochtones qui ont permis sa
préservation et sa valorisation. Les tourbières de la cuvette du bassin du Congo