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Comme l’a dit Jacques Chirac en 2002, lors du quatrième sommet de la
Terre, à Johannesburg, « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cet été,
les terribles feux de forêts qui ont ravagé l’Amazonie ont tout de même servi de
signal d’alarme : ils ont permis de sensibiliser l’opinion publique mondiale au
devenir de nos forêts. Nous devons maintenant regarder en face ce problème, qui
expose l’humanité à des risques lourds. Il faut entrer résolument dans le temps de
l’action. La France, notamment grâce à son réseau diplomatique et au levier de
son aide publique au développement, doit continuer de se mobiliser et peser de
façon décisive sur la scène internationale pour que des mesures concrètes et
globales soient réellement prises en faveur du couvert forestier mondial.
Les forêts constituent un espace vital pour l’humanité. Elles abritent une
biodiversité exceptionnelle – près de la moitié de la flore et de la faune connues
dans le monde se trouve dans les forêts tropicales. Les forêts jouent aussi un rôle
déterminant en ce qui concerne la fertilité des sols, la qualité des eaux et la
régulation du climat. Elles représentent un abri pour certaines populations
autochtones et fournissent de nombreuses matières premières à l’humanité – du
bois, de la viande de brousse ou encore des plantes médicinales. Par ailleurs, les
forêts représentent depuis toujours un patrimoine culturel et une source de
réflexion métaphysique et d’inspiration esthétique pour les civilisations humaines.
Malgré de nombreux bénéfices écosystémiques qui sont indispensables à
notre survie et au bon équilibre écologique de la planète, l’humanité s’ingénie à
détruire les forêts. Voici une carte qui montre les gains et les pertes de couvert
forestier dans le monde au cours de la période 1990-2015 :
S’agissant des régions tempérées et boréales, on a observé une
régénération des forêts qui résulte des programmes de reboisement et de la
recolonisation naturelle de terres abandonnées par l’agriculture. Cependant, il faut