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déforestation ou de dégradation des écosystèmes forestiers, à l’image de la SNDI
française, dont il nous faut encourager et contrôler le déploiement. Il convient de
continuer à promouvoir des dispositifs juridiquement contraignants, qui
permettent non seulement de fixer des obligations minimales communes mais
également d’encourager les pays à progresser dans le maintien de leur couvert
forestier, notamment dans le domaine de l’exploitation.
L’approche française en la matière repose ainsi sur trois piliers :
– la promotion d’une gestion durable des forêts s’agissant de l’exploitation
forestière ;
– le décloisonnement des questions agricoles et forestières sur le modèle
de notre SNDI comportant des mesures pour gérer les impacts de la consommation
française sur les forêts tropicales et la volonté d’atteindre rapidement notre
autonomie protéinique ;
– l’engagement à rapprocher les questions climat-biodiversité, dans la
droite ligne des actions de la diplomatie environnementale française qui cherche à
construire une séquence politique permettant de mettre en avant la biodiversité et
de l’adosser à la question climatique.
1. La gestion durable des forêts
L’exemple des forêts tropicales pour développer une gestion durable des
massifs forestiers convient d’être relevé. La gestion des forêts tropicales a
longtemps été réduite à la production de bois d’œuvre par des compagnies
forestières disposant de grandes concessions d’exploitation. Néanmoins, depuis
une vingtaine d’années, les populations rurales (communautés forestières
traditionnelles, agriculteurs, etc.) ont été progressivement plus impliquées. Leurs
objectifs de gestion sont sensiblement différents et ajoutent à la production de bois
d’œuvre celle des produits forestiers non ligneux tels que la viande de brousse, les
plantes comestibles ou médicinales. Plus récemment, la fourniture de services
environnementaux par les forêts a été identifiée comme un nouvel objectif de
gestion, incluant le stockage du carbone, le maintien de la biodiversité, la
protection des sols, la régulation du cycle de l’eau. Ainsi, la gestion forestière
tropicale doit s’adapter à de nouveaux enjeux et viser l’optimisation de la
production de multiples biens et services, tout en maintenant les fonctions sociales
et patrimoniales de la forêt. Le concept de gestion durable des forêts tente donc de
concilier ces différents objectifs, selon le principe de « multifonctionnalité » des
espaces, largement défendu par la France.
Dans les pays tropicaux, les surfaces des forêts dotées de plans
d’aménagement et de certificats de gestion sont des indicateurs permettant
d’observer des évolutions positives en direction de la gestion durable des forêts.