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Pour répondre à ces enjeux, la Commission européenne a défini cinq
priorités que la France a déjà intégrées dans sa propre stratégie nationale de lutte
contre la déforestation importée (SNDI) :
1) réduire l’empreinte de la consommation de l’Union européenne sur les
terres et encourager la consommation de produits issus de chaînes
d’approvisionnement sans déforestation dans l’Union ;
2) travailler en partenariat avec les pays producteurs pour réduire les
pressions sur les forêts ;
3) renforcer la coopération internationale pour mettre fin au déboisement
et à la dégradation des forêts et encourager la restauration des forêts ;
4) réorienter le financement pour soutenir des pratiques d’utilisation des
terres plus durables ;
5) soutenir la disponibilité, la qualité et l’accès à l’information sur les
forêts et les chaînes d’approvisionnement en produits de base, et soutenir la
recherche et l’innovation.
Il reviendra à la nouvelle Commission européenne dirigée par Ursula von
der Leyen, qui prendra ses fonctions le 1 er novembre 2019, de concrétiser cette
ambition afin que l’Union européenne se dote d’un véritable cadre lui permettant
de décloisonner les questions agricoles et forestières, de lutter efficacement contre
la première cause de déforestation mondiale que représente l’agriculture en zone
tropicale et de mettre sur pied une stratégie en vue de développer son autonomie
protéinique.
B. LES ACTIONS CONCRÈTES MENÉES PAR LA FRANCE AU PROFIT DE
LA PRÉSERVATION ET DE LA RESTAURATION DES FORÊTS
MONDIALES
Les efforts de conservation de la biodiversité entrepris depuis vingt-cinq
ans, auxquels la France a pris pleinement part, ont été réels et les étendues
forestières affectées à cette fin sont vraisemblablement amenées à augmenter dans
les années à venir. En revanche, une forêt secondaire voire une forêt artificielle en
monoculture n’offrira jamais le même niveau de bénéfices écosystémiques. Le
déclin global de la biodiversité, qui trouve notamment son origine dans la
dégradation ou l’amenuisement de la forêt primaire, s’inscrit dans une tendance
lourde et préoccupante contre laquelle il est impératif de se mobiliser.
Afin d’enrayer ce déclin, l’intégration des politiques de conservation aux
programmes plus globaux de développement constitue une solution efficace, ainsi
qu’une prise en compte plus systématique de la conservation de la biodiversité au
regard des autres besoins de la société. L’expansion des pratiques de gestion
durable des forêts est également de nature à favoriser la conservation des forêts
tout comme la prise d’engagements nationaux vis-à-vis des principaux facteurs de