Ma première publication Rapport 1 | Page 36

— 36 — b. Le moratoire concernant la chasse commerciale à la baleine est un outil pertinent pour la sauvegarde des populations La Commission baleinière internationale (CBI) a été créée en 1946 avec la signature de la Convention baleinière internationale, dans un contexte de surexploitation des grands cétacés, pour assurer « la conservation judicieuse de l’espèce baleinière et (…) le développement ordonné de l’industrie baleinière ». Le texte d’origine de la Convention baleinière, adopté en 1946, se focalise uniquement sur la chasse à la baleine, comprise principalement comme les grandes baleines et le cachalot. Les premières formes de gestion n’ayant pas réussi à enrayer l’effondrement des populations, un moratoire sur la chasse commerciale a été instauré en 1986 – qui dans les faits, est un quota fixé temporairement à zéro – auquel deux pays ont objecté ou posé une réserve, l’Islande et la Norvège, et qui est de plus en plus remis en cause par le Japon. En outre, il existe deux sanctuaires dans lesquels la chasse commerciale resterait interdite en cas de levée du moratoire : celui de l’océan Indien créé en 1979 et celui de l’océan Austral créé en 1994 mais que le Japon ne reconnaît pas. Il existe actuellement deux approches : certains pays – à l’instar du Japon – considèrent que les stocks ont eu suffisamment de temps pour se reconstituer et souhaitent permettre la reprise de la chasse commerciale. D’autres estiment, en revanche, qu’en l’état actuel de la science trop d’incertitudes planent encore sur les estimations de populations, qui se trouvent, par ailleurs, affectées actuellement par d’autres menaces que la chasse menaçant de fait leur restauration (pollutions, collisions avec les navires, captures accidentelles, bruit sous-marin, changement climatique…). Le Japon a rallié à sa cause des pays parfois peu concernés par la chasse à la baleine en leur fournissant une aide liée à leurs votes à la CBI, ou en prenant en charge leurs frais de participation aux réunions. Cette situation expliquerait que des pays d’Afrique francophone – qui n’ont pas d’intérêt direct en matière de chasse baleinière, des Caraïbes ou des États insulaires du Pacifique, se positionnent comme le Japon en votant contre le moratoire ou la création de sanctuaire. La CBI n’autorise aujourd’hui que deux types de chasse : – la chasse autochtone de subsistance, pratiquée par certaines populations aux États-Unis (Alaska), en Russie, au Danemark (Groenland) et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines ; – la chasse scientifique, pratiquée par le Japon. Néanmoins, en mars 2014, le Japon a été condamné par la Cour internationale de justice (CIJ) pour son programme de chasse scientifique dans l’Antarctique, qui a été jugé illégal car ne correspondant à aucun critère scientifique. Par ailleurs, la nécessité d’avoir recours