Ma première publication Rapport 1 | Page 35

— 35 — d’ivoire d’éléphant. Ainsi l’ensemble des États-membres de l’Union européenne ont déclaré 1 874 transactions d’exportation d’ivoire (28,3 % du total), loin devant les États-Unis (832) et l’Afrique du Sud (761). Il serait donc souhaitable que la Commission européenne publie de nouvelles lignes directrices pour préciser et limiter le périmètre de ces dérogations. Le rapporteur salue, à ce sujet, la démarche conjointe des quatre ministres en charge de l’environnement, qui ont adressé, le 16 juillet dernier, un courrier en ce sens au commissaire Karmenu Vella. Il est urgent d’agir à l’heure où les effectifs de populations d’éléphants n’ont jamais été aussi bas, ayant chuté de plus d’un tiers entre 2007 et 2014. (1) À l’échelle nationale, les restrictions au commerce de l’ivoire sont plus précoces et plus marquées. Les réexportations d’ivoire brut ont été suspendues dès le 27 janvier 2015 et les certificats autorisant ponctuellement la vente d’ivoire brut ne sont plus délivrés depuis le 9 mai 2016. L’arrêté du 16 août 2016 instaure un régime général d’interdiction de vente de l’ivoire d’éléphant et de la corne de rhinocéros, ainsi que des objets qui en sont composés. En revanche un arrêté modificatif en date du 4 mai 2017 a allégé le commerce de l’ivoire, en instaurant notamment une procédure déclarative pour le commerce des antiquités comportant plus de 20 % d’ivoire ou de corne en volume. Le rapporteur tient à souligner que le marché intérieur légal de l’ivoire crée des possibilités importantes pour le blanchissement de l’ivoire illégal. En effet, il existe une certaine porosité entre ivoire issu du commerce légal et ivoire issu de flux illicites. Le rapporteur tient à indiquer que la persistance de ces différentes exceptions pourrait entretenir la demande internationale. Les services des douanes lui ont notamment précisé, au cours de ses travaux, qu’il était effectivement difficile de déterminer, avec une grande précision, l’année de fabrication des objets en ivoire travaillés et de déterminer, par conséquent, si les dérogations en vigueur devaient s’appliquer ou non. Pour ces raisons, il apparaît essentiel aux yeux du rapporteur qu’une réglementation plus restrictive du commerce de l’ivoire soit appliquée aux échelles nationale et européenne afin d’éviter que le commerce légal de l’ivoire ne participe à la disparition des éléphants en servant de couverture au trafic illégal. Dans l’attente de l’adoption d’une réglementation plus stricte en la matière, le rapporteur suggère que des dispositifs de traçabilité permettant une datation systématique des produits en ivoire contrôlés – désormais totalement opérationnels et beaucoup moins onéreux que par le passé – soient mis à la disposition des agents des douanes afin que ceux-ci puissent plus efficacement en contrôler la provenance et parer à toutes falsifications des certificats. (1) ibid.