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à des méthodes létales pour atteindre les objectifs scientifiques énoncés par le
Japon n’a pas été démontrée. La CIJ a ordonné l’arrêt immédiat du programme
mais le Japon a depuis repris la chasse « scientifique » en Antarctique sur la base
d’un nouveau programme.
La France dans ce domaine se révèle exemplaire et défend le maintien
du moratoire établi en 1986 sur la chasse commerciale.
La France a, par ailleurs, conduit de nombreuses démarches diplomatiques
pour promouvoir au sein de la CBI l’adoption d’un sanctuaire pour les cétacés
dans l’Atlantique Sud, projet qui a malheureusement été de nouveau rejeté lors de
la dernière réunion de la CBI en septembre 2018. En effet, le Japon, les petites îles
du Pacifique et des Caraïbes ainsi que la majorité des pays africains membres de la
CBI ont voté contre, arguant notamment d’une atteinte à la sécurité alimentaire, de
la nécessité de pouvoir abattre des baleines pour réduire la quantité de poissons
qu’elles consomment, et de l’inutilité d’avoir un sanctuaire pour mettre en place
des activités d’observation touristique.
Pourtant, ce projet de sanctuaire est soutenu par tous les États membres
côtiers de la zone Atlantique Sud, pour qui il représente également une
opportunité de développement. Il est d’ores et déjà doté d’un plan de gestion
solide, approuvé par le comité scientifique de la CBI. Il permettrait, par ailleurs,
de favoriser la coopération internationale en matière de recherche non létale et la
mise en œuvre de mesures ou d’initiatives à l’échelle du bassin océanique, telles
que la réduction des captures accidentelles et du braconnage, plus efficaces que
des mesures nationales non coordonnées. Enfin un tel projet pourrait permettre de
développer certaines activités économiques lucratives mais compatibles avec le
respect de la biodiversité – comme l’observation touristique – au profit des
populations côtières.
À ce propos, le rapporteur tient à souligner qu’une baleine vivante est
économiquement beaucoup plus rentable qu’une baleine chassée pour sa
viande. Cet adage pourrait être appliqué à de nombreuses espèces sauvages
menacées, le tourisme de vision pouvant le plus souvent générer d’importants
bénéfices pour la conservation des espèces menacées tout en contribuant dans le
même temps au développement économique des populations locales concernées.