L’économie circulaire : considérations fondamentales par Jean Lamesch | Page 22
Tout laisse à croire que les meilleurs médecins des hôpitaux seraient choisis pour
dispenser la formation aux étudiants (on parle de 20% des médecins hospitaliers qui seraient
impliqués à la LMS dans la formation). Il en résulterait trois conséquences : ces médecins
seraient moins disponibles pour les patients ; leur nouvelle activité nécessiterait un
réagencement des hôpitaux concernés ; il faudrait recruter des médecins pour les remplacer.
Il faudrait décider lesquels des quatre centres hospitaliers seraient des hôpitaux
universitaires avec quelle spécialité ? Est-ce que les patients y traités constitueraient la masse
critique nécessaire ? Comment résoudre le problème que pose la distance entre le siège de la
LMS à Belval et les différents hôpitaux universitaires ? De quelle façon les hôpitaux
universitaires seront-ils liés à l’UL ? Un statut mixte hospitalier et universitaire sera-t-il créé
pour le personnel concerné ? Il serait indispensable d’instituer dans les hôpitaux universitaires
une hiérarchie (chef de clinique, chef de service) qui n’existe actuellement pas. La création de
la LMS exigerait donc une réorganisation des centres hospitaliers en hôpitaux universitaires.
Astreintes du trilinguisme
Exiger de bonnes connaissances dans trois langues pour suivre au Luxembourg la
formation médicale de base paraît exagérée et n’existe nulle part ailleurs. Toutefois, cette
condition éliminerait nombre de candidats non luxembourgeois, mais aussi des
Luxembourgeois qui n’ont pas suivi le système d’enseignement du pays.
Pour les généralistes qui s’établissent au Luxembourg, outre le luxembourgeois, la
connaissance du français et dans une moindre mesure de l’allemand sont nécessaires.
L’anglais est indispensable dans la recherche, mais peu utile dans les relations avec les
patients au Luxembourg.
Un enseignement, tel qu’il est prévu, dispensé partiellement en allemand, en anglais et
en français par les chargés de la formation compliquerait sérieusement la gestion de la LMS.
En outre, ce multilinguisme véhicule trois visions médicales et trois cultures de formation.
Tout dépend comment ce trilinguisme serait appliqué. S’agit-il de donner des cours
dans certaines matières exclusivement dans une des trois langues concernées ? Ou faut-il
seulement connaître, dans chacune des trois langues, des termes appartenant au vocabulaire
médical ?
Improbable compétitivité sur le marché de la santé
Il paraît assez illusoire de croire que la présence d’une LMS accroîtra la compétitivité
du Luxembourg sur le marché de la santé, à savoir qu’un nombre significatif de patients
étrangers viendra se faire soigner au Luxembourg.
La compétitivité internationale des hôpitaux dépend principalement de la qualité et du
coût des soins.
Vouloir créer un tourisme médical, ayant des répercussions économiques notables,
comme l’Espagne est en train de le faire, ne semble pas à la portée du Luxembourg. Car,
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