L’économie circulaire : considérations fondamentales par Jean Lamesch | Page 23

même si les hôpitaux avaient acquis, grâce à la LMS, dans quelques domaines une bonne réputation, le coût élevé des prestations au Luxembourg s’ opposerait à un impact économique appréciable( le tarif des médecins généralistes luxembourgeois est environ le double de celui de leurs confrères belges et français).
A l’ heure actuelle, une partie non négligeable de la population résidente du Luxembourg consomme des services de santé dans les pays voisins. D’ aucuns estiment qu’ au Luxembourg 13 % des malades se font soigner à l’ étranger. Ces « importations » se sont élevées en 2011 à 3,48 % des dépenses de santé et placent à cet égard le Luxembourg très loin en tête des pays de l’ OCDE( voir le Panorama de la santé 2013, p. 166 et 167). Ce pourcentage ne tient pas compte des dépenses de santé des fonctionnaires internationaux dont le lieu d’ affectation est Luxembourg( en 2015 environ 11 000) et des membres de leur famille, ainsi que des pensionnés des institutions européennes qui ont choisi le Luxembourg comme pays de résidence( en janvier 2016 le nombre des pensionnés s’ élevait à 2 694). Cette catégorie de patients, pour lesquels les médecins luxembourgeois sont autorisés, suite à une convention avec les institutions européennes, d’ augmenter leurs honoraires habituels de 15 %, se font souvent soigner à l’ étranger.( Les hôpitaux luxembourgeois sont autorisés d’ augmenter de 15 % le prix de revient calculé par la Caisse Nationale de Santé( CNS) du Luxembourg.) La décision de recevoir un traitement à l’ étranger s’ explique pour les patients luxembourgeois du fait que certains services de santé ne sont pas rendus au Luxembourg et en raison de la réputation internationale de médecins à l’ étranger.
Impact marginal en matière de recherche, d’ innovation et de croissance économique
Est-ce que la présence d’ une LMS contribuerait de façon notable à faire avancer la recherche afin d’ innover en matière de progrès médical( biotechnologie et techniques médicales) et d’ avoir ainsi une influence positive sur l’ économie nationale, voire sur l’ image de marque du pays?
Trois remarques s’ imposent à ce sujet. Premièrement, la création d’ une LMS n’ a pas été préconisée pour atteindre de tels objectifs. Deuxièmement, l’ activité de la LMS produirait sans doute quelques effets dans le domaine en question. Mais ceux-ci seraient limités par le genre de formation médicale organisée – de base et non pas de spécialisation – et en raison de la dépendance envers des professeurs et chercheurs travaillant principalement dans des universités à l’ étranger. Troisièmement, il va de soi que personne ne peut savoir ce qui se passera dans le long terme. Toutefois, il ne serait évidemment pas réaliste ni sérieux de compter, par exemple, sur des découvertes inattendues trouvées par hasard(« serendipity »), ayant lieu dans un avenir lointain, grâce à la LMS, pour justifier des décisions d’ aujourd’ hui.
Avec ou sans LMS, il faudrait beaucoup de chance pour que les recherches entreprises au Luxembourg aboutissent sur le plan scientifique, médical et économique à des résultats internationalement reconnus et produisant un impact considérable au pays.
Selon le document de travail, établi par les Services de la Commission, intitulé Rapport 2016 pour le Luxembourg, « … le développement du secteur des biotechnologies, une autre priorité, reste très limité. Celui-ci représente moins de 0,1 % de la valeur brute. La mise
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