L’économie circulaire : considérations fondamentales par Jean Lamesch | Page 24

en place de solides capacités de recherche publique dans ce secteur n’ a pas suffi à en stimuler le développement. Une stratégie globale pourrait se révéler nécessaire pour que les investissements publics significatifs dans ce domaine puissent encore contribuer à l’ objectif de diversification économique »( p. 33).
Pour traduire des connaissances de biotechnologie en produits créant une valeur ajoutée, on doit en premier lieu avoir recours à l’ industrie pharmaceutique qui dispose de capitaux importants, des chercheurs de haut niveau, un réseau de commercialisation et surtout il faut avoir beaucoup de chance afin de trouver des médicaments efficaces.
Certes, il est indispensable qu’ au Luxembourg les progrès en matière de diagnostic et de traitement des patients soient suivis et appliqués. Mais en raison des trop faibles ressources disponibles, de la très forte concurrence internationale, du caractère hautement aléatoire des résultats et des délais le plus souvent considérables entre découverte cognitive et retombées positives, il paraît difficile de justifier au Luxembourg la réalisation de projets de recherche dans le domaine médical.
De l’ avis d’ experts en matière de recherche médicale, 240 milliards de dollars ont en 2009 été dépensés à travers le monde dans la recherche biomédicale, dont 85 % ont été engagés dans des expériences sans intérêt. Sur le plan international, il existe plus de 5 000 entreprises de biotechnologie qui sont en concurrence. En outre, la recherche médicale est un univers où l’ échec est très fréquent, environ de 90 % après de longues années de recherche. « Die versprochenen Wundermittel kommen nicht einmal in die Nähe der klinischen Anwendung »( Gerd Antes, Universitätsklinikum Freiburg).
Quant aux technologies médicales( appareils de radiothérapie, matériel de laboratoire, technologies chirurgicales, prothèses …), il est fort à parier que la LMS n’ exercerait que peu d’ influence sur la création et le chiffre d’ affaires des sociétés concernées.
Coûts élevés d’ une LMS
Le coût élevé d’ une LMS est l’ argument le plus souvent évoqué par ses opposants. Certes, la création d’ un tel établissement de formation médicale demanderait un financement important, mais les considérations budgétaires ne doivent pas être regardées comme le seul obstacle à cette initiative. Cependant, on ne peut ignorer qu’ il s’ agit en l’ occurrence d’ un projet entraînant des dépenses permanentes et croissantes et que le coût de pareilles réalisations est généralement sous-estimé, alors que les avantages attendus sont d’ habitude surestimés par ses protagonistes.
D’ après le Comité exécutif du projet LMS, le coût de formation par étudiant en médecine pour six ans s’ élèverait à 300 000 euros. En partant d’ une augmentation annuelle des dépenses de 3,8 %, on arriverait en 2026, pour 300 étudiants à un montant de 35 millions d’ euros par an.
En se référant au coût total par étudiant en médecine en Suisse, l’ étude entreprise par le cabinet d’ audit Deloitte retient une dépense budgétaire annuelle d’ environ 684 000 euros( 72 000 CHF), donc beaucoup plus élevée que celle admise par le Comité exécutif. Ce
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