Hydrocharide grenouillette, Myriophylle à épi, Roseau commun, Berce du Caucase ou Renouée du Japon : voilà des espèces qui dans d’autres pays viendraient enrichir la faune et la flore locales, mais qui chez nous constituent une menace pour la biodiversité. Ce sont des espèces exotiques envahissantes, aussi appelées EEE. Elles viennent d’Europe et d’Asie et devinez comment elles arrivent chez nous...
Comme leur nom l’indique, les EEE sont exotiques, ce qui signifie que ce sont des organismes qui ne sont pas autochtones. Ils sont arrivés au Québec en profitant des échanges internationaux, passagers clandestins des grands conteneurs ou relâchés lorsque les bateaux ont vidé leurs cales. Ensuite, c’est l’histoire d’un succès. Ces organismes (des plantes, des poissons, des insectes ou encore des champignons) se sont adaptés à leur nouveau milieu et ont prospéré, souvent au détriment des espèces locales. C’est en ce sens que nous les qualifions d’envahissantes.
Nous en entendons rarement parler, pourtant les EEE sont la cause majeure de l’érosion de la biodiversité et ont un coût exorbitant pour les économies nationales. La lutte contre les espèces aquatiques des Grands Lacs représente à elle seule 200 millions de dollars et rien qu’au Canada, les dépenses occasionnées par la présence des EEE sont estimées à plus de sept milliards ! Ce sont des emplois perdus, des cultures endommagées, des atteintes à la santé des humains et de leurs animaux domestiques ou encore des dépenses liées au contrôle de ces organismes vagabonds.
La menace que représentent les espèces aquatiques envahissantes est particulièrement inquiétante puisque c’est tout à la fois la salubrité de notre eau et la qualité de ses habitats aquatiques qui sont en danger.
Mathieu Laroche
Chargé de projet
Organisme de bassin versant du Lac-Saint-Jean
Élodée du Canada
Les espèces exotiques envahissantes du Québec
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