Luxury Indian Ocean LUXURY MAURITIUS No 5 EDITION 2018 | Page 43
GRAND ANGLE
Port-Louis, 1976. Un monde où tous les
camions s’appelaient Bedford. « Je suivais
cet enfant qui demande un renseignement.
Cette photo argentique fut prise rue
Farquhar avec un Hasselblad 500CW.
Un privilège des dieux », raconte Tristan
Bréville. Au 31 décembre 1976, il y avait
à Maurice 20 656 voitures, 8 804 camions
et utilitaires, 1 186 autobus. À la fin de
décembre 2016, on dénombrait 255 199
voitures, comptant pour la moitié des
immatriculations. Le cliché suggère une
réelle facilité des déplacements motorisés
dans la capitale. Cela valide la comparaison
des chiffres relevés à 40 ans d’intervalle.
Presque au centre de la photo, un marqueur
d’une autre époque : le contact physique
sans équivoque entre l’adulte et l’enfant
auquel est donné une indication. O tempora !
O mores !
Port Louis, 1976. A world where all lorries
were called Bedford. “I was following this
child who’s asking an indication », recalls
Tristan Bréville. As at December 31, 1976,
there were 20,656 cars in Mauritius, 8,804
lorries and vans, 1,186 buses. At the end of
December 2016, there were 255,199 cars,
accounting for half of the four-wheeled
vehicles on the roads. The shot suggest a real
ease of motorised mobility in the capital.
This confirms the comparison of figures
collected over the 40-year interval. Roughly
towards the frame’s centre, a time marker
: the unequivocal physical contact between
the adult and the child whose question is
being answered to. O tempora! O mores!
Photo : Tristan Bréville
Photo : Tristan Bréville
Rivière Citron. Balaclava, 1971. Noir et
blanc plus verts que nature. « Cette rivière était
tout ce qu’il y avait de plus beau dans le nord
mauricien ! » s’émeut Tristan Bréville armé
alors de son Leica M5. Les rivières aujourd’hui,
surtout celles du centre, sont souvent asséchées.
Disparus ti-sevret, tilapia, encore plus le
délicieux gouramier. Et cela raconte une
histoire de migrations intérieures, de croissance
démographique, de pression sur les nappes
phréatiques, de drains bouchés, de déchets
industriels polluants. Quelques chapitres, hélas
bien réels, du récit de Maurice.
Citron River. Balaclava, 1971. Black and
white greener than nature. “This river was
the loveliest you could find in the North of
Mauritius”, says an emotional Tristan Bréville,
his thougts drifting as well towards his loyal
Leica M5. Rivers today, specially those in
the centre of the island, are often dried up.
No more ti-sevret, tilapia, not to mention the
gouramier fish, a nearly extinguished delicacy.
And this sad story also tells that of interior
migrations, demographic growth, pressure
on water tables, obstructed drains, industrial
pollution. Some unfortunate chapters of the
Mauritian narrative.
EDITION 2018 - N O 5 41