Luxury Indian Ocean LUXURY MAURITIUS No 5 EDITION 2018 | Page 42
GRAND ANGLE
Le charretier. Rue Royale, Port-Louis, 1968.
Les images nous adressent de curieux clins
d’oeil, agitent quelques souvenirs inattendus.
Ici, ce pourrait être « aissh », ce mot du dialecte
bovin grâce auquel les bouviers indiquaient à la
bête qu’il fallait s’ébrouer. Le vélo, le modeste
char à bras, même le mulet nous parlent d’une
empreinte carbone souriante. Reste le panneau
publicitaire sur le montant, entre les volets :
« Shell with ICA » Le sigle voulant dire Ignition
Control Additive. Et depuis bien avant 1968.
Photo : Tristan Bréville
The ox-cart driver. Royal Road, Port Louis,
1968. Images have ironical reminders in store.
Here it could be “aishh”, that word from
the bovine idiom meaning: go! It delivered
the marching order much less crually than
the whip but as meaningfully. Otherwise,
the bicycle, the humble handcart along the
sidewalk, even the mule trotting into the
frame talk about a smiling carbon footprint.
The only cloud on the horizon is that advert
on the store’s wooden wall: ‘Shell with ICA’.
Meaning Ignition Control Additive. And
even much before 1968.
Coiffeur pour homme. Beau Bassin, 1970.
Récit d’une époque. « Dans son salon de la rue
Conal, dès qu’un client lui parlait d’une actrice,
le coiffeur se faisait un devoir de la retrouver
dans Paris Match, Cinémonde ou Mon Film »
se rappelle Tristan Bréville. Du temps où le
salon de coiffure était avant tout un salon…
où l’on pouvait se rendre uniquement pour
la conversation; Chez Colin, Townsend
ou Monsieur Fanfan. Puis vint le grand
manque à gagner de la profession, lorsque
des milliers de jeunes décidèrent d’adopter la
coiffure des Beatles. Du simple effet de mode
des garçons dans le vent, les cheveux vont
finir par exprimer des choix politiques, une
signature partisane. Avant que les coiffeurs
d’aujourd’hui ne deviennent des stars, leurs
prénoms des griffes marchandes.
Men’s hairdresser. Beau Bassin, 1970. A
spent time’s narrative. “In his salon on Conal
Street, as soon as you mentioned an actress,
the hairdresser made a point of digging out her
photograph from his collection of Paris Match,
Cinémonde or Mon Film,” remembers Tristan
Bréville. From the time when t he hairdresser’s
salon hosted the liveliest talk show in town. At
Colin’s, Townsend’s or Monsieur Fanfan’s shops,
conversation was an art, a polished language the
condition to perform. Then came the krach, the
great depression, when thousands of youngsters
decided to adopt the Beatles’ hairstyle. From a
stimple fashion fad thrown by four cool lads from
Liverpool, men’s hair will end up voicing out
political choices, becoming partisan signatures.
With the reign of style taking us to the point
reached today: famous hairdressers turned into
stars, their names commercial brands.
40 LUXURY MAURITIUS
Photo : Tristan Bréville
« DANS MA CHAMBRE NOIRE À
QUATRE BORNES, JE DÉVELOPPAIS,
FIXAIS ET LAVAIS LES NÉGATIFS
COMME UN FOU »
« IN MY DARKROOM, IN QUATRE BORNES, I
DEVELOPED, FIXED AND WASHED
NEGATIVE FILMS LIKE MAD »
TRISTAN BRÉVILLE