Luxury Indian Ocean LUXURY MAURITIUS No 5 EDITION 2018 | Page 41
GRAND ANGLE
Chronique
des premières années
CHRONICLING THE FIRST YEARS
Il était une fois l’île Maurice, il était une fois de jeunes Mauriciens des années soixante.
Photographe et journaliste, cela fait cinquante ans que Tristan Bréville et Gilbert Ahnee
se connaissent. Pour cette première collaboration, ils remontent le fil de l’histoire.
Once upon a time, Mauritius; once upon a time the 60s young Mauritians. Photographer and
journalist, Tristan Bréville and Gilbert Ahnee have known each other for 50 years. For their first
collaboration, they walk up memory lane.
TEXTE GILBERT AHNEE
PHOTOS TRISTAN BRÉVILLE
L
âge atteint à certaines
dates semble établir
une
connivence
privilégiée entre l’une
ou l’autre personne et
la suite de l’histoire.
À 18 ans, quelque cinq ans avant
l’indépendance de l’île Maurice, Tristan
Bréville pense qu’il sera enseignant. Il s’y
prépare à l’Ecole normale, bénéficiant des
cours de quelques pédagogues réputés.
« En 1966, Marcel Domingue nous a dit
que notre pays serait bientôt indépendant,
qu’il nous faudrait sauvegarder sa
mémoire. Cela, je ne l’ai jamais oublié »,
se souvient le passionné d’images, tout à
la fois photographe et collectionneur. Le
12 mars 1968 jour de l’indépendance,
il est un jeune adulte, déjà conscient du
coût de ses passions comme de l’exigence
de ses choix. « Dans ma chambre noire
de Beeltah House à Quatre Bornes, je
développais, fixais et lavais les négatifs
comme un fou ». Aujourd’hui, le Musée
de la Photographie, l'œuvre de sa vie, est
un des plus riches répertoires de mémoire
nationale. Promenade autour de sept
tirages, au fil de sept histoires.
Age reached at certain importants
dates seems to establish a form of
complicity between some people and
the course of history. At 18, five years
before independence, Tristan Bréville
considers a teaching career. At the
Teachers’ Training School, he comes
across some reputed educationists. “In
1966, Marcel Domingue told us that
the country would soon be independent,
that we needed to safeguard its legacy.
I never forgot that,” remembers
the passionate image curator and
photographer. On March 12, 1968,
Mauritius Independence Day, he was a
young adult, fully aware already of his
passions’ cost, equally of the unfliching
commitment required by his choices.
“In my darkroom at Beeltah House,
in Quatre Bornes, I developed, fixed
and washed negative films like mad.”
Today, the Musée de la Photographie,
Bréville’s lifetime’s achievement, is
of the richest depository of national
heritage. Tristan Bréville invites us for
a walk, down memory lane, around
seven prints, along seven Mauritian
narratives.
EDITION 2018 - N O 5 39