4 Dossier | Technologie
Semaine du 5 au 11 Juillet 2018 | Libre Immo
Pros de l’immobilier et start-up
ne font pas toujours bon ménage
A l’occasion du Mipim Proptech Europe, qui a pris ses quartiers
à Paris fin juin, professionnels de l’immobilier et start-up ont eu
l’occasion de se rencontrer et d’échanger. Quand ils levaient le nez
de leurs appareils connectés…
Epinglé
“Il faudrait s’accorder
sur ce qu’est une smart city”
Figure publique. Parmi les personnalités
présentes à la première édition du Mipim
Europe Proptech figuraient certains chefs
d’entreprise de renom (dont le patron
de Bouygues Immobilier, François Bertière,
ou celui de British Land, Chris Grigg)
et autres experts internationaux (Rand Hindi,
fondateur de la startup Snips, Jessica Barker,
experte en psycho-sociologie de la
cybersécurité, Jamie Woodruff, hacker
éthique…) mais aussi une figure publique,
Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire
de Paris. L’élu a participé, entre autres
représentants d’organisations publiques
et privées, à la conférence consacrée aux
“Villes et technologie : atteindre des objectifs
durables” afin de débattre de la manière dont
la collecte de données et son analyse peuvent
aider les villes à mettre en œuvre des
infrastructures de nouvelle génération.
Dialogue difficile. D’après Jean-Louis
Missika, l’un des premiers objectifs de la Ville
de Paris en matière de défis
environnementaux est d’être “carbon-free”
d’ici 2025. Un enjeu qui suppose notamment
une “meilleure collaboration entre les start-up,
les sociétés privées et les autorités publiques”
a-t-il insisté. “Quand une start-up met au point
une technologie ou un service intéressant, il
faut lui donner la possibilité de mettre en place
les solutions trouvées”, a-t-il détaillé. Ce qui
n’est pas si facile à réaliser dans les faits.
L’adjoint à la Maire de Paris a évoqué pour
l’expliquer (mais sans trop s’attarder), le
dialogue difficile avec Uber, Airbnb ou même
Google au sein de la capitale française.
Data. Ceci étant dit, l’un des enjeux de taille
pour prétendre à devenir une “smart city” est
la collecte de données, cette fameuse “data”
qui était sur toutes les lèvres au salon. Car,
en tant qu’autorité publique ayant la charge
d’une ville aussi grande et peuplée que Paris,
“il vous faut absolument savoir ce qu’il se
passe dans vos rues”, a-t-il précisé. C’est-à-
dire, sur le plan de la mobilité, par exemple,
comment les gens se déplacent dans la ville,
quels sont les tracés qu’ils empruntent, quelle
est leur utilisation des transports publics, etc.
Définition. Reste encore à s’accorder sur
ce qu’est une “smart city” et donc, in fine, à
la façon dont les données vont être collectées
et, surtout, analysées. “Tout le monde veut une
ville intelligente, mais en réalité, personne
n’utilise la même définition”, a expliqué l’élu.
“Le défi aujourd’hui est d’établir une relation
équilibrée entre secteur public et privé afin de
mieux appréhender les données qu’une ville
est susceptible de collecter, et de développer un
cadre autour des besoins de ses habitants. Cela
dit, il faut convaincre et embarquer les citoyens
sur ce projet. L’intégration de la société civile
dans les discussions sera, à mon sens,
essentielle ces dix prochaines années pour
parvenir à concrétiser la ville intelligente.”