LE CONTEXTE MEDIATIQUE
L’émergence des nouvelles technologies a littéralement bouleversé le
rapport de l’Homme à l’information. L’homo sapiens, connecté en
permanence, est bombardé par un flux ininterrompu d’informations difficiles à
traiter, conduisant de fait à une « infobésité ». Tous les jours, des millions de
données sont diffusées en boucle via un maillage de médias classiques et
interactifs : une usine à buzz où les crises reconfigurent en permanence les
marchés. On passe brutalement d’une émotion à une autre, que l’on partage
et commente jusqu’au point critique où une nouvelle info recentre l’opinion
sur un thème nouveau. Il en découle un environnement instable, secoué par
de puissantes pressions simultanées. Cet environnement étrange est celui de
l’immédiateté, de la réaction à chaud ; celui des médias de l’instantané. Les
informations sont peu traitées, les sources mal vérifiées, les analyses
lacunaires, tiraillées dans des remous émotionnels de masse. Tant
d’éléments qui favorisent la prolifération des fake news.
Le développement exponentiel du paysage médiatique sénégalais, porté par
les canaux digitaux, a favorisé l’apparition de nouveaux défis en matière de
communication politique. Le nuage informationnel se dessine autour d’un
internet qui doit son attractivité à : son caractère dynamique, son
interactivité et à l’anonymat qu’il procure. Les cycles de vie des sujets qui
font l’actualité s’en trouvent rallongés et ce, le plus souvent, aux dépens
du gouvernement qui est devenu la cible privilégiée des personnes en
quête de notoriété et