légitimité populaire. Des épiphénomènes deviennent rapidement des « affaires
d’Etat » grâce à un effet boule de neige favorisé par la prolifération des sites
d’information et le manque de contenus originaux. De plus, nous assistons à
une « peopolisation » du traitement de l’information, favorisée par :
• La multiplication d’animateurs populaires qui exercent comme journalistes
• La concurrence féroce que se mènent les nombreuses rédactions
• La course effrénée vers le scoop et l’information exclusive
Ce phénomène est perceptible en amont comme en aval de la chaine de
diffusion des informations. Les méthodes utilisées par les organes de presse
même réputés rigoureux sont inspirées de celles de la presse people, des
paparazzis et des tabloïds. L’information substantielle est délaissée au profit
du scandale, de la une racoleuse et du fait divers.
Aussi, les accointances développées avec des journalistes et les apparitions sur
les plateaux de télévision permettent de se faire connaître du grand public.
Les dynamiques informationnelles se mettent en place par le biais d’influenceurs
et de contributeurs qui interagissent les uns avec les autres pour opérer un
maillage total du terrain médiatique. Le numérique est de plus un terrain tout
à fait particulier de par sa tendance à convertir des informations anecdotiques
en buzz explosifs.
De plus il permet de passer outre le statut acquis dans le monde réel. C’est à
dire qu’il permet à « n’importe qui » d’apostropher la plus haute autorité ou
personnalité par le biais de publications sur les réseaux sociaux et/ ou de lettres
ouvertes. C’est ce que semble avoir compris la nouvelle opposition qui use et
abuse des ces procédés. En outre, elle a commencé à reproduire les méthodes
subversives de manipulation de l’information utilisées par les militants
d’extrême droite des pays occidentaux pour répandre du faux contenu au sujet
du Président de la République. Chaque « influenceur » essaie de « divulguer le
SECRET d’ETAT » qui le fera progresser au rang de lanceur d’alerte.
Certains leaders politiques de l’opposition confondent saillance médiatique et
popularité. Ils pensent que leur omniprésence dans les médias est synonyme
de réussite électorale et que le nombre de Likes sur Facebook ou de Vues sur
Youtube est directement convertible en suffrages favorables. Et c’est là toute
l’incohérence de leur raisonnement. En effet, l’opinion publique sénégalaise
ne rejette jamais automatiquement un nouvel objet fusse-t-il un personnage
ou une personnalité, elle l’accueille, l’adule puis l’oublie brutalement. Elle se
laisse divertir mais est très mature lorsqu’il s’agit de prendre des décisions.
Rappelons que la viralité sur les réseaux sociaux n’est pas un agrégat de
popularité politique et que nous sommes dans un pays où :