( r =. 62, p <. 000). Paradoxalement, les répondants qui éprouvent une fréquence élevée de pensées suicidaires ne consultent pas davantage que les autres.
On pourrait expliquer ce paradoxe par le fait qu’ un niveau de souffrance élevé, lié à la détresse et à l’ anxiété, tend à inhiber la décision de recourir à un service d’ aide.
Relation entre détresse, anxiété et consultation des services d’ aide
Les résultats indiquent qu’ il y a une corrélation significative( r =. 17 p <. 000) entre la consultation des ressources d’ aide à l’ interne et le score de détresse de même qu ' entre l’ anxiété et cette consultation( r =. 19 p <. 000). En outre, la corrélation entre la consultation des ressources d’ aide à l’ externe et la détresse est de. 24 et celle de l’ anxiété, de. 34. En bref, plus on ressent de détresse ou d’ anxiété, plus on consulte à l’ interne, comme à l’ externe.
Préjugés à l’ égard de la santé mentale
Afin de mesurer le niveau de préjugés, une échelle de mesure composée de 19 énoncés a été créée. La moyenne obtenue à cette échelle est de 34,4 sur un total de 76. Ce résultat suggère un niveau « Moyen faible » de préjugés chez les répondants. Toutefois, le score global des garçons à cette mesure est significativement plus élevé que celui des filles.
Les résultats indiquent que 47,6 % des répondants affirment être en accord partiel ou total avec l’ énoncé exprimant qu’« Au cours de leur vie, rares sont les personnes qui éprouveront des troubles d’ adaptation liés au stress ». Également, près du tiers des répondants indiquent que « Si on me disait atteint d’ un problème de santé mentale, je ne l’ accepterais pas »( 33,6 %), « Si j’ avais des problèmes personnels, je les garderais pour moi. Je n’ en parlerais pas à personne »( 32,7 %) et « Un environnement familial chaleureux et aimant immunise l’ enfant contre des problèmes de santé mentale »( 31,3 %). Par ailleurs, moins de 10 % de notre population pensent que « La maladie mentale apparaît rarement à l’ adolescence et dans la jeune vie adulte », ou « Les personnes atteintes de maladie mentale sont violentes et dangereuses » et « Les maladies mentales touchent surtout des personnes âgées, pauvres et avec un niveau d’ instruction peu élevé ». De façon surprenante, seulement 1 répondant sur 4( 25,9 %) pense qu’ il peut avoir de l’ influence sur la santé mentale des personnes de son entourage et 1 répondant sur 6( 15,3 %) pense que « Consulter une ressource d’ aide est un signe de faiblesse personnelle ».
Parmi l’ ensemble de nos énoncés mesurant les préjugés en santé mentale, six énoncés ressortent de façon significative comme contribuant au score global de l’ échelle. L’ ensemble de ces facteurs contribue à expliquer 82 % du score global.
Ainsi, le préjugé exprimant que « Les maladies mentales touchent surtout des personnes âgées, pauvres et avec un niveau d’ instruction peu élevé » explique 37 % du score global de préjugés. Combiné au préjugé disant que « Les personnes atteintes d’ un problème de santé mentale ne peuvent pas être aux études ou sur le marché du travail », l’ explication du score global atteint 57 % et ainsi de suite si on ajoute les quatre autres préjugés « Les personnes atteintes d’ un problème de santé mentale manquent de volonté pour s’ en sortir », « Consulter une ressource d’ aide ne peut pas contribuer à mon épanouissement personnel », « Si on me disait atteint d’ un problème de santé mentale, je ne l’ accepterais pas » et « Il y a beaucoup moins à espérer de la vie après avoir été atteint d’ un problème de santé mentale », on atteint le 82 % mentionné.
Préjugés et consultation des ressources d’ aide
Les résultats indiquent quelques relations significatives entre les préjugés et la consultation des ressources d’ aide à l’ interne et à
EMPAN – VOLUME 35, NUMÉRO 1 – AVRIL 2016
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