L'empan | Page 10

Soulignons dans ces motifs l’importance du rôle du professeur en tant que premier recours lorsque les cégépiens et cégépiennes vivent des difficultés psychoaffectives. L’anxiété constitue la deuxième variable psychoaffective en importance étudiée dans cette enquête. Afin d’évaluer l’anxiété, une échelle de mesure composée de 21 indicateurs a été développée. La moyenne obtenue à cette variable a été de 18,5 sur 63 ce qui indique un niveau d’anxiété relativement faible pour l’ensemble des répondants. Presque les deux tiers des répondants (64,9%) obtiennent un score global indiquant qu’ils n’ont ressenti aucune ou peu d’anxiété tandis que 35,1% disent en avoir ressentie souvent ou tout le temps. Au total, 6,8% (830 étudiants) obtiennent un résultat indiquant qu’ils ressentent tout le temps de l’anxiété liée à de nombreux indicateurs de l’échelle de mesure. Par ailleurs, peu d’étudiants disent avoir consulté les ressources d’aide suite à la publicité ou la promotion du service (4,8%), suite à une activité organisée par le service (2,2%) ou suite à la recommandation d’un parent ou d’un conseiller religieux (0,2%). Ces activités ne sont certes pas inutiles, mais elles ont moins d’importance que la satisfaction du service et la curiosité. Détresse La détresse est la première variable psychoaffective étudiée dans cette enquête. Afin d’évaluer la détresse, une échelle de mesure composée de 22 indicateurs a été créée. La moyenne obtenue à cette variable a été de 14,2 sur 66, ce qui indique un niveau de détresse relativement faible pour l’ensemble des répondants. Plus précisément, 82,6% des répondants obtiennent un score global indiquant qu’ils n’ont ressenti aucune ou peu de détresse tandis que 17,4% disent en avoir ressentie beaucoup ou énormément. Par contre, 6,3% des répondants (770 étudiants) obtiennent un résultat indiquant qu’ils ressentent énormément de détresse à l’égard de plusieurs énoncés de cette échelle. Parmi l’ensemble des énoncés mesurant l’anxiété, six énoncés ressortent de façon significative comme contribuant au score global de l’anxiété. L’ensemble de ces facteurs contribue à expliquer 93% du score global de l’anxiété. Ainsi, la sensation soudaine de panique explique à elle seule 61% du score global d’anxiété. Combinée à l’impression de ne pas être à la hauteur de vos idéaux de réussite, on atteint 79% et ainsi de suite si on ajoute les quatre autres facteurs soit la difficulté à se détendre, l’impression de ne pas être aimé pour qui vous êtes réellement, la tendance à vous faire du souci ou à vous inquiéter et les nausées, douleurs ou malaises d’estomac, on obtient le 93% mentionné. Dans l’ensemble de nos énoncés mesurant la détresse, cinq énoncés ressortent de façon significative comme contribuant au score global de détresse. L’ensemble de ces facteurs contribue à expliquer 92% du score global de la détresse. Ainsi, le rejet explique à lui seul 66% du score global de détresse. Combiné à l’humeur dépressive, ces deux facteurs expliquent 80% et ainsi de suite, si on ajoute les trois autres facteurs, soit le handicap physique, la pression liée à la performance scolaire et les conflits familiaux on atteint le 92% mentionné. Dans cette section sur l’anxiété, les pensées suicidaires méritent une attention particulière, puisque 18,3% des répondants (2270) ont affirmé avoir eu des pensées suicidaires et parmi eux, 891 répondants (7,3%) disent en avoir « Souvent » ou « Tout le temps ». Parmi les prédicteurs des pensées suicidaires, on retrouve les conflits culturels, la sensation de panique, l’impression de ne pas être aimé pour qui on est réellement, la peur et la consommation de drogues et d’alcool. Notons également que les pensées suicidaires sont fortement corrélées avec les scores de détresse (r = .54, p < .000) et d’anxiété Anxiété EMPAN – VOLUME 35, NUMÉRO 1 – AVRIL 2016 10