L'Eclaireur n°10 | Page 23

Nous accompagnons les adolescents sur toutes les questions relatives à la relation à l'autre et les questions relatives à la sexualité, ce qui couvre de nombreux thèmes : violences, MST, contraception, IVG, identité de genre... Les pro-fessionnels qui composent un centre de planification sont en grande partie des médecins et des conseillères conjugales et familiales. »

…Et de celui des élèves ?

Et ce qu'en pensent les élèves? J'ai essayé, vraiment, d'avoir des avis différents, mais au final une chose ressort plus que le reste : on n'a pas assez, mais alors pas du tout assez, de cours d'éducation à la sexualité durant notre scolarité. Que les élèves m'ayant répondu viennent des Eaux Claires ou d'un autre lycée, qu'ils soient en seconde, en terminale, ou que ça fasse plusieurs années qu'ils aient quitté leur lycée, tous n'ont bénéficié que de deux heures d'éducation sexuelle, dans le meilleur des cas. Certains n'en ont en fait jamais eu, et le regrettent.

Ensuite, les cours ont principalement eu lieu au collège et les sujets abordés sont l'anatomie (dans des classes séparées filles/garçons pour la plupart), les différents moyens de se protéger des MST, ou encore la contraception. Les différents enseignements reçus dans ces domaines varient selon les établissements, et certains élèves ressentent même un manque d'information sur les sujets cités plus tôt. Les plus « chanceux » ont pu parler en famille d'égalité entre les genres, d'orientations sexuelles, de plaisir (a deux, seul ou à plusieurs) et de consentement. Mais la plupart n'en entendent parler que tardivement, en se renseignant comme ils le peuvent, sur internet ou sur les réseaux sociaux, auprès de leurs amis ou de simples connaissances. Et pour arranger le tout, certains constatent que ces cours étaient si peu réguliers et utiles qu'ils n'en ont presque rien retenu, et les considéraient comme des heures de "pause" dans leur emploi du temps.

Alors, qu’en penser ? Et comment agir ?

@Planningfamilial

Est-ce que, finalement, l’éducation sexuelle est nécessaire au bon développement d’un adolescent ? Ou devrait-on laisser les jeunes s’instruire seuls malgré les « dangers », physiques ou psychologiques, (particulièrement importants de nos jours à cause d’une « désacralisation » générale de la sexualité) que cela peut impliquer? Et puis, on entend souvent dans la bouche des parents qu'eux-mêmes ont appris seuls, et que ce n'est pas le rôle de l'école d'aborder ce sujet. Mais comment ensuite reprocher aux ados de tirer toute leur éducation sexuelle du porno ? Car on n'empêchera jamais un ado de penser au sexe (sauf exceptions), ni de se questionner et se renseigner sur le sujet, auprès de ses amis, de connaissances, sur internet…