L'Eclaireur n°10 | Page 20

Esther

Violences policières?

Retour sur des accusations

Depuis fin 2018, la France connaît des mouvements sociaux toujours plus grands, rassemblant des manifestant.e.s toujours plus nombreux.ses. Mais dans le même temps, les forces de l'ordre sont accusées de violences. Les avis sont mitigés : un sondage dans Le Figaro affirme que 54% des français estiment justifiée la force employée par les forces de l’ordre ; Edouard Philippe soutient que « la force est parfois nécessaire pour ramener l’ordre », et pourtant, à chaque nouvelle interpellation qui tourne mal, des scandales éclatent. Des citoyens protestent, l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale, la « police des polices » en quelque sorte) réplique, et Castaner (Ministre de l'Intérieur) commence tout juste à y croire.

Tout commence (ou presque) il y a de ça plus d’un an. Le 6 novembre 2018, 151 jeunes furent interpellé.e.s, et la photo les dévoilant à genoux, mains sur la tête, a suscité une vive polémique. S'ensuit la mort de Zineb Redouane, le 18 décembre au soir, à Marseille. La femme était à sa fenêtre lorsqu'elle a reçu un tir de lacrymogène : elle est décédée 3 jours plus tard, mais la cause de sa mort reste en suspend. Puis un livreur, Cédric Chouviat, à la suite d'une interpellation, a subi un plaquage violent et un étranglement de la part d'un policier. Autre affaire majeure de l'année 2019, la disparition puis la mort de Steve Maia Caniço à la suite d'une intervention policière lors de la fête de la musique à Nantes. Ces affaires suscitent de la colère de la part de certain.e.s. qui y voient des points communs : l'usage jugé injustifié de la force de la part de policier.e.s, et surtout le temps de réaction du ministère de l’intérieur, pour qui ces affaires relevaient de malheureux accidents. Le niveau de violence est tel que cela en devient un débat de société, le parlement européen désapprouve, les pays étran-gers condamnent, l’ONU interpelle. Les CRS sont débordés, le ministère de l’intérieur est sous pression, et les citoyens attendent des réponses et une réelle reprise en main de la part du gouvernement.

Allo Castaner  ?

Suite au saccage de l’Arc de Triomphe, le 1er décembre 2018, Christophe Castaner lui-même décide d’en finir avec la tactique de « non-confrontation » jusque là appliquée lors des manifestations et grands rassemblements, fameuse technique à la française. Des unités plus légères sont envoyées sur le terrain, avec pour quasi unique consigne de ne pas refuser le corps-à-corps.

Esther