Le Baromaître - Juillet 2019 - N°1 Le Baromaître - N°1 (1) | Page 4

Droits et libertés fondamentaux Le premier moyen d’action du Défenseur des droits est de traiter les réclamations u’il reçoit et d’en tirer des enseignements sur les problèmes aux uels fait face la société française pour alerter sur les reculs des services publics et des droits u’il observe. En 2018, nous avons traité 140 000 demandes de conseil et d’intervention, dont 94 % soulevant une di iculté dans la relation avec les services publics. En 2018, nous avons traité 140 000 demandes de conseil et d'intervention, dont 94% soulevant une di iculté dans la relation avec les services publics Par exemple, lors ue l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) a été chargée de délivrer permis de conduire et certi icats d’immatriculation de manière exclusivement dématérialisée à l’automne 2017, à la suite de la suppression des guichets dans les préfectures, prévue par le Plan Préfectures Nouvelle Génération (PPNG), des milliers de personnes ont saisi le Défenseur des droits à cause de blocages informati ues, de di icultés à joindre les services ou à accéder aux points numéri ues, de délais de traitement excessifs, etc. Le Défenseur des droits a identi ié les problèmes et porté des recommandations au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur pour l’adoption de solutions concrètes (note 1). J’ai ensuite rendu un rapport sur l’impact de la dématérialisation sur l’accès au service public (note 2), comme j’ai rendu un rapport sur la régression des droits fondamentaux des exilés (note 3) après avoir traité des milliers de réclamations sur le sujet. J’ai également rendu deux avis (18-22 et 18-26 ; note 4) sur le projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la Justice, où j’ai alerté sur l’impact sur l’accès au juge de la suppression des tribunaux d’instance, la déjudiciarisation et l’automatisation du traitement judiciaire et les moyens de la justice. En in, j’ai publié un rapport du CREDOF sur le bilan de l’état d’urgence (note 5). Par ailleurs, nous traitons des réclamations mettant en cause la déontologie des policiers, gendarmes et forces de sécurité privées et, en 2018, j’ai rendu un rapport au président de l’Assemblée nationale et des avis au Parlement sur la gestion du maintien de l’ordre dans les  petit manifestations et ses évolutions possibles. Eu égard à ma compétence au titre des droits de l’enfant, je mène une action systémati ue au service de la protection de l’enfant contre toute forme de violence et la reconnaissance de l’enfant comme sujet de droit. J’ai mené une campagne de sensibilisation auprès des enfants de 6 à 14 ans pour les sensibiliser sur leurs droits et traité près de 3000 réclamations relatives à l’accès au droit à l’éducation à la protection des enfants. La Défenseure des enfants ui est mon adjointe rend un rapport cha ue année sur les droits de l’enfant. En 2018, il portait sur le commencement des droits de 0 à 6 ans (note 6). Sur un autre plan, depuis l’adoption de la loi organi ue du 9 décembre 2016, j’assure la protection et l’orientation des lanceurs d’alerte. J’ai reçu 84 saisines à ce sujet en 2018 et 71 en 2017. Vous avez très récemment animé une conférence relative aux discriminations au sein de l’EFB. uelles sont les raisons ui vous conduisent à mettre cette thémati ue au cœur de votre action et comment, à cet effet, êtes-vous amené à interagir avec les autres institutions (associations, magistrats, avocats, écoles...) participant elles aussi à la lutte contre les discriminations ?  Depuis le 1er mai 2011, le Défenseur des droits a pris la suite de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) comme organisme indépendant français chargé de promouvoir l'égalité et d’apporter leur aide aux victimes de discriminations, conformément aux exigences des directives européennes. La HALDE, au cours de ses six années d'existence, puis le Défenseur des droits, a été au cœur de la progression du droit de la non-discrimination dans notre pays. Son rôle est distinct de celui des parties et de leurs avocats, mais il intervient comme amicus curiae pour éclairer le tribunal sur le droit des discriminations. Ses pouvoirs d’en uête et sa participation à l’action judiciaire sont ses premiers moyens de promotion de l’accès aux droits en matière de discrimination. Le Défenseur des droits développe des stratégies d’interventions fondées sur l’articulation entre développement de la jurisprudence, règlement amiable des uestions clairement précisées par les tribunaux et promotion des droits.   LE BAROMAÎTRE la revue des élèves avocats 4