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Orgue de Clicquot
Orgue du salon d'Adélaïde
Dans la société, l'organiste était considéré comme un «expert» en orgue et bénificiait d'un statut différent de celui des autres musiciens non-organistes. Par exemple, il avait le droit à des funérailles et un enterrement religieux puisque ce n'était pas un bouffon (appellation généralisée des musiciens de rue de l'époque médiévale). Dans le tiers des cas, l'organiste était chanoine dans la même église. Il bénificiait donc d'un bonus à son salaire régulier de chanoine, ce qui diminuait les dépenses et permettait d'avoir un organiste à presque tous les offices
religieux.
Pour la fabrication des orgues, le fabricant se déplaçait avec son arsenal d'artisans pour construire l'orgue à l'endroit où il sera joué, car il était impossible de le construire en atelier et le déménager après. Il soutraitait la majorité du travail à des artisans spécialistes. Par exemple, le buffet et le sommier étaient construits par des artisans du bois et leurs ateliers se situaient près des cathédrales.
Le répertoire de l'instrument se résumait à des accompagnements de chants liturgiques, mais ce n'était pas de la musique notée. L'organiste devait donc être un très grand improvisateur, d'où les épreuves de sélection des organistes qui incluaient un test de transposition à vue et d'autres tests permettant d'évaluer les habiletés des organistes.
Malgré les nombreux efforts de conservation, les instruments datant de l'époque médiévale et du début de la Renaissance ont été sujets à des restaurations et à des modifications depuis leur construction, ce qui rend presqu'impossible la reproduction des oeuvres d'époque en respectant le style de l'époque. Il existe toutefois des traités permettant de savoir comment rendre justice aux intentions du compositeur dans l'interprétation de leurs pièces. Les premiers recueils de répertoire d'orgue en soliste seront publiés à partir de 1550. Avant cette date, l'orgue servait majoritairement à accompagner le chant grégorien pendant les messes et les pièces pour orgue seul se comptaient «sur les doigts d'une main».