La musique à Paris Mars 2017 | Page 18

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Vous écoutez Chançun de Willame d'un compositeur anonyme (1140)

La musique des troubadours et des trouvères, contrairement aux croyances populaires, est une musique profane notée dont on en conserve à ce jour des traces et des signes dans la culture populaire française et les manuscrits datant de l'époque médiévale. La France était divisée en deux territoires : les troubadours occupaient la partie au sud de la Loire et les trouvères se trouvaient au nord. La division était faite en fonction des dialectes parlés et distingués sous les noms de Langue d'Oc (sud) et Langue d'Oïl (nord), soit la prononciation du «oui» en français d'époque dans ces deux régions.

Les troubadours et les trouvères étaient des musiciens, des poètes, des jongleurs, des ménestrels, des acrobates, bref des amuseurs du public. Ils étaient des membres des grands cercles aristocratiques fortunés et étaient très souvent des seigneurs qui écrivaient des poèmes et les mettaient en musique. Dans certains cas, ils écrivaient les textes et leurs musiques, mais ce n'était pas nécessairement les auteurs qui performaient leurs créations. Ils échangeaient souvent le répertoire, ce qui rend encore plus difficile la tâche de retracer toute cette musique ainsi que les auteurs d'origine.

Ce type de musique populaire avait pour but d'illustrer les récits et de les agrémenter pour en faciliter la compréhension. Ils performaient dans les places des villages (centres urbains), les cours des seigneurs et même celles des rois. C'étaient également les promoteurs de la culture et veillaient à sa transmission intergénérationnelle.

Pour le côté diffusion, chaque peuple avait son groupe de musiciens et d'artistes chargés de perpétuer la tradition. L'évolution de la musique ne se faisait donc pas dans une région spécifique, mais elle se généralisait à toute l'Europe. Par exemple, si l'on inventait un nouvel instrument, il apparaissait partout en Europe de même que si l'on décidait un jour de consigner les poèmes et leurs musiques respectives dans le duché d'Aquitaine par exemple, les autres duchés et royaumes européens faisaient aussi la même chose. Comme les voyages officiels des familles nobles étaient très longs, leurs musiciens et leurs artistes les suivaient en emportant avec eu leur bagage culturel et artistique. Ils échangeaient donc avec leurs équivalents ans les royaumes qu'ils visitaient et c'est de cette manière que l'évolution de la musique profane s'est manifestée plutôt uniformément dans toute l'Europe.