band de Dizzy Gillespie , Trane s ’ y trouve confiné à un rôle de lecteur au pupitre de premier alto . À part un solo très lesterien auprès du chanteur Billy Valentine (« Beer Drinking Baby »), il faut attendre l ’ automne 1950 et la réduction de l ’ orchestre de Dizzy au sextette pour disposer d ’ enregistrements de Trane au ténor , dans une synthèse des trois grands descendants bop de Lester Young : Sonny Stitt , Wardell Gray et Dexter Gordon .
En tournée avec Dizzy , il emprunte au pianiste du groupe les méthodes publiées au XIXe par Charles-Louis Hanon ( Le Pianiste virtuose en 60 exercices ) et Carl Czerny ( École de la vélocité ). De retour à Philadelphie , il reprend les leçons avec Dennis Sandole et , en 1952 , replonge dans l ’ anonymat des orchestres de rhythm and blues , au sein desquels il chante les chœurs et fait le show comme l ’ a surpris un jour son ami Benny Golson :
John Coltrane était debout sur le bar à corner et groover , s ’ époumonant sur ces si bémols graves , enjambant les boissons comme une chèvre des montagnes sur un terrain glissant . Il ne m ’ a pas vu tout de suite , mais lorsqu ’ il s ’ est redressé et a regardé dans ma direction , ses yeux se sont élargis et il s ’ est arrêté net . Retirant le saxophone de sa bouche , il s ’ est écrié “ oh , non !”. Je me suis effondré contre le mur , mort de rire . Il était humilié , mais il a terminé sa performance de bas étage .
Selon une version différente , Trane quitta le club sur le champ . James Moody qui l ’ entend à la même époque avec l ’ un de ces « jump bands » garde un autre souvenir :
Il explorait déjà de nouvelles progressions d ’ accords . Trane faisait fumer l ’ instrument . Il avait un “ drive ”
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