John Coltrane - Giant Steps FR | Page 16

différent des autres . Il sonnait différemment de Charlie Parker , de Dexter et de n ’ importe qui d ’ autre .
Quant à Roy Haynes qui l ’ a entendu avec Earl Bostic , il raconte :
John était le seul musicien qui pouvait jouer aussi longuement tout en restant intéressant tout du long . Earl Bostic pouvait aussi le faire et je pense que Coltrane lui a pris ça . Une fois , j ’ ai chanté à Coltrane une phrase que je lui avais entendu jouer et lui ai demandé “ Trane , d ’ où tiens tu ça ?” Il a dit “ Earl Bostic ”.
En janvier 1954 , Trane part en tournée avec le septette de l ’ une de ses premières idoles , l ’ altiste Johnny Hodges alors en congé de l ’ orchestre de Duke Ellington . Aucun solo ne lui est accordé en studio mais , sur un enregistrement public californien de juin 1954 , il a des accents évoquant Earl Bostic (« Castle Rock »), Coleman Hawkins (« Thru for the Night »), Dexter Gordon (« In a Mellotone », « Don ’ t Blame Me »), et ici et là Paul Gonzalves dans des précipitations du débit annonçant le Coltrane à venir .
Depuis qu ’ il a quitté High Point , sa consommation de tabac et d ’ alcool s ’ est accentuée . Dès 1948 , il use de l ’ héroïne , comme beaucoup de boppers prenant exemple sur Charlie Parker . Ça lui a déjà valu les foudres de Dizzy Gillespie . Congédié par Hodges à Los Angeles au début de l ’ été 1954 , il revient à Philadelphie alterner chômage et petits engagements notamment auprès des organistes Shirley Scott et Jimmy Smith alors inconnus . Mais deux personnages vont contribuer à libérer Trane de ses problèmes d ’ addiction : Naima et Miles Davis .
16