mobiles, on considère maintenant une
‘modernisation’ de ces redevances pour
inclure l’usage des appareils numériques.
En somme, la BBC reçoit 3,6 milliards
de livres, soit l’équivalent de 97 dollars
canadiens par habitant. Tout cela sans
compter les revenus commerciaux de
‘BBC Worldwide’, qui a une portée
mondiale.
En Australie, la chaine publique reçoit 53
dollars par personne. Bref, avec un chiffre
de 29 dollars de revenus par habitant, le
Canada se classe au 16e rang sur les
18 pays occidentaux les plus importants
en ce qui a trait au financement de leur
radiodiffuseur public (devant la NouvelleZélande et les États-Unis).
La situation financière
Hubert Lacroix est donc formel : alors
que les entreprises médiatiques privées
reçoivent des subventions publiques
et des avantages fiscaux totalisant 1
milliard$, les crédits parlementaires de la
SRC ont diminué de près de 40% si l’on
tient compte de l’inflation.
Alors qu’il était récemment invité à un
comité de la Chambre des communes, M.
Lacroix a donc répété qu’il est impossible
pour Radio-Canada d’accomplir ses
tâches avec le présent niveau de
financement, compte tenu de son mandat
très large et des nombreuses obligations
réglementaires à suivre. Selon lui, il s’agit
d’une situation qui ne peut pas durer et
il faut redonner rapidement à la SRC
les capacités monétaires nécessaires
dont elle a besoin pour répondre à ses
responsabilités.
Bien qu’il n’ait pas un chiffre précis qu’il
considère comme un niveau acceptable
de financement public, Hubert Lacroix
rappelle qu’à plusieurs reprises le Comité
permanent du patrimoine canadien a
recommandé des augmentations au
budget de base de Radio-Canada. À
défaut de l’obtenir, la société d’État devra
piger dans ses propres ressources afin
d’investir dans sa transformation, ce qui
implique une diminution des sommes
consacrées dans les émissions et les
services actuellement offerts. En avril,
alors que les dernières annonces de
compression ont eu lieu, c’est donc ce
choix qui a été fait par la SRC.
Ainsi, en attendant un débat national
sur l’avenir de la compagnie, M. Lacroix
annonce qu’il trouvera les moyens
de s’adapter aux fluctuations et aux
changements dans l’environnement sans
procéder à des mises à pied majeures.
Cela impliquera cependant une grande
différence dans l’offre présentée par
Radio-Canada.
Horizon Weekend - Montréal, 11 Mai 2014 - Page 11