Horizon Weekend Montréal 11 Mai 2014 | Page 12

Les enjeux historiques du débat À une certaine époque, la SRC a été fondée pour donner au Canada les outils lui permettant de forger sa propre identité sur les ondes, et ainsi empêcher une invasion massive d’émissions étrangères qui seraient nuisibles aux expériences de la population. Aujourd’hui, alors que la mondialisation élimine les frontières, que l’industrie des médias est contrôlée par un nombre restreint de compagnies et que les Canadiens ont moins de temps qu’avant, Hubert Lacroix considère que jamais le réel besoin d’avoir son propre espace identitaire n’a été aussi grand au pays. Face à cette situation, il estime que le radiodiffuseur public se doit de couvrir les événements que les autres chaines ne veulent pas afficher pour différentes raisons. Le concept d’identité nationale est aussi important dans cette équation, alors que M. Lacroix se dit fier de la diversité des émissions présentées par la SRC telles que ’19-2’, ‘Unité 9’, ‘Heartland’ et ‘Republic of Doyle’. Selon lui, les citoyens du pays se reconnaissent dans ces programmes tournés ici, en particulier à une époque où l’on sent chez la population un besoin de se retrouver chez soi. Une présence sans égal au pays et dans le monde Alors que Radio-Canada a une présence plus importante dans le monde que les autres chaines canadiennes, la société d’État peut être considérée comme les yeux et les oreilles du pays dans les différents continents. Au niveau national, l’engagement régional de la SRC lui permet de contribuer à la culture locale et aux activités communautaires. Ses forces étant géographiquement organisées partout au Canada, cela lui a donné l’opportunité de fournir les premières images de l’incident ferroviaire de LacMégantic. De plus, la présence d’un radiodiffuseur public permet de sensibiliser les citoyens à l’importance de la démocratie et de les mobiliser au sujet des événements qui se produisent dans leurs villes. Par exemple, ce sont les journalistes qui travaillent à ‘Enquête’ qui ont percé les secrets de la corruption dans la gestion des contrats publics de la construction. Hubert Lacroix estime donc que la Commission Charbonneau n’aurait jamais eu lieu sans l’influence de leur travail. Ainsi, malgré toutes les compressions exercées, l’émission gardera 29 membres à temps plein en raison de son rôle étroitement relié au mandat de la SRC. Horizon Weekend - Montréal, 11 Mai 2014 - Page 12