Franc-parler mai 2012 | Page 5

Votations fédérales 5 Plus de démocratie dans la politique étrangère ! La Suisse subit des pressions de l’étranger et doit reprendre toujours davantage de droit international. Un Oui à l’initiative sur les accords internationaux le 17 juin, permettra au peuple suisse d’étendre ses possibilités de codécision concernant la conclusion des accords internationaux importants et ainsi de renforcer la souveraineté nationale. exemple, si l’initiative sur les accords internationaux avait été en vigueur, le peuple aurait ainsi obligatoirement dû se prononcer sur la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Or elle n’a à l’époque pas même été soumise au référendum fapar Hans-Ueli Vogt, professeur, cultatif. La CEDH empêche actuelledéputé, Zurich (ZH) ment l’application d’initiatives populaires pourtant acceptées par le peuple mesure de l’avancée de la mon- et les cantons, notamment l’initiative dialisation et des liens de plus sur le renvoi. en plus étroits entre les États, l’autonomie de ceux-ci connaît une 2. Parce que les accords internatiodiminution constante. Le droit inter- naux ont souvent des répercussions national prend de plus en plus de place. impossibles à prévoir au moment Notre démocratie directe voit ainsi son de leur signature. Une fois qu’un importance s’effriter. Le peuple suisse, accord international a été signé, les qui est après tout le «souverain» dans États ont juridiquement ou du moins notre pays, perd de son pouvoir, il ne de facto l’obligation de se soumettre peut plus décider lui-même de son aux développements futurs dans le destin. cadre du contrat: les modificaL’initiative populaire «Accords inter- tions et complénationaux : la parole au peuple» vise ments doivent à corriger quelque peu cette évolution. être repris, les Le peuple et les cantons devraient extensions à de pouvoir voter sur les principaux ac- nouvelles parties cords internationaux par la voie d’un doivent être acréférendum obligatoire. ceptées (mot-clé: Ces accords internationaux seraient élargissement de ainsi traités de la même manière l’UE vers l’est) qu’une modification de la Constitu- et la jurisprution. Pourquoi est-ce juste et impor- dence de nos tribunaux doit se confortant ? mer à la jurisprudence «dynamique» des tribunaux internationaux concer1. Parce que les accords interna- nés. Le référendum obligatoire est tionaux bénéficient dans de vastes particulièrement important pour domaines d’une primauté sur nos les accords que le Conseil fédéral lois, qui leur confère dans cette me- a l’intention de conclure avec l’UE sure un rang constitutionnel. Logi- sur les questions dites institutionquement, ils doivent donc aussi être nelles (mot-clé : reprise automatique soumis au référendum obligatoire. Par du droit européen) : le peuple et les À cantons doivent ici avoir le dernier mot ! 3. Un référendum obligatoire est nécessaire pour les accords internationaux importants parce que, surtout pour les contrats multilatéraux, la participation du Parlement et éventuellement du peuple est limitée à un simple Oui ou Non ; il est donc d’autant plus important que le Conseil fédéral sache, lors de la négociation des contrats, qu’il doit obtenir l’accord du peuple et des cantons. Cela le contraint d’autant plus fortement à tenir compte de l’intérêt national. Le référendum obligatoire garantit en outre que les accords internationaux importants soient examinés en profondeur par le Parlement et le public, plutôt que de les feuilleter à la va-vite. La démocratie directe est le facteur de succès n°1 de la Suisse. Un Oui à l’initiative sur les accords internationaux le 17 juin permettra de réduire considérablement leur importance dans la politique étrangère et donc de renforcer la position du peuple suisse par rapport au droit international, qui restreint de plus en plus notre liberté.