Quelle vision portez-vous sur le marché de l ’ élevage et ses principaux enjeux pour 2025 ? Quelle est la place pour les jeunes ?
JdL . Le marché est fragilisé . Cela nous pousse à garder en tête de produire des chevaux de haut niveau . Le milieu de gamme souffre et il faut toucher le haut du panier . Je trouve qu ’ il y a quand même un élan général et positif pour donner la chance aux jeunes . Je participe à la Commission Jeune de France Galop . De plus en plus de jeunes s ’ installent . C ’ est important d ’ avoir un regard neuf . Les nouveaux entraîneurs communiquent beaucoup plus , c ’ est un élan de fraicheur .
Comment faites-vous face aux enjeux écologiques en tant qu ’ éleveur ?
JdL . Nous sommes sensibilisés à l ’ écologie en tant que jeune . Nous essayons de faire attention . Nous sommes dehors au quotidien et donc tributaire de la météo . Les rendements de nos terres sont aussi en lien direct avec le réchauffement climatique ou les pluies incessantes . Il faut trier les consommables , amender les prairies avec des produits écologiques , planter des haies et des arbres . Nous construisons actuellement un bâtiment sur lequel seront installés des panneaux solaires .
Quelle initiative découverte à l ’ étranger vous a particulièrement marqué ?
JdL . J ’ ai beaucoup apprécié mon séjour à Waikato en Nouvelle-Zélande . Ils sont très efficaces dans leur management et leur communication avec le personnel . Ils attachent une forte importance au bien-être au travail . Il y a plusieurs équipes , chacune a un responsable et chaque acteur joue un rôle différent . J ’ ai retrouvé cette idée au sein de l ’ Ecurie des Monceaux et aussi chez Willie Mullins , le fonctionnement est très organisé .
Quels outils technologiques utilisez-vous au quotidien ?
JdL . À l ’ élevage nous utilisons Easyfoal , une véritable révolution pour les éleveurs . À l ’ entrainement , nous utilisons Arioneo pour surveiller le rythme cardiaque des chevaux au travail et analysez les temps de récupération .
William
RIMAUD
Galorama . Quel est votre parcours et comment s ’ opère la transition familiale ?
WILLIAM RIMAUD . J ’ ai fait une école de commerce et consacré mes expériences aux chevaux : Coolmore , la Melbourne Cup et Arqana online . J ’ ai également participé à la création d ’ Aux Courses Les Jeunes . Je suis ensuite parti aux États-Unis à Brookdale . Je devais rester six mois et j ’ y suis finalement resté quatre ans ! À mon retour en France , j ’ ai travaillé pour les Aga Khan Studs et j ’ ai eu l ’ opportunité de rejoindre le Haras de la Perelle en tant que Directeur . Ma famille est dans le cheval depuis longtemps . Cela fait partie de mon quotidien . Mes parents ont toujours essayé de nous protéger connaissant les sacrifices et la disponibilité que cela demande de travailler auprès des chevaux . Mais il me manquait quelque chose . Il faut travailler et faire ses preuves . Les gens attendent plus de moi car je suis un « Rimaud ». Comme je le dis souvent , l ’ apprentissage se fait dans la sueur .
Que trouvez-vous le plus inspirant dans la réalisation de vos parents / famille ?
WR . Ils ont commencé de zéro et ils sont arrivés les poches vides aux USA . Malgré cela , ils ont réussi à construire en parallèle une famille et une carrière professionnelle . Je suis le premier fan de mon père . Ce que je retiens de lui sont des éléments simples mais essentiels : le vouvoiement , toujours dire bonjour et au revoir , respecter les employés , ne pas se reposer sur ses acquis et se remettre en question sur la gestion des chevaux .
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