Eclaireur n°22 | Page 16

Notre second arrêt  : la cathédrale Notre-Dame

Je vous invite à présent à me suivre Rue Brocherie, destination la place Notre Dame et la cathédrale catholique romaine, la cathédrale Notre-Dame de Grenoble. Construite à partir du Xème siècle, elle est le siège de l’évêché de Grenoble. Son emplacement actuel se trouvait à l’époque romaine près du rempart de Cularo, nom gaulois de Grenoble, et notamment près de la porte viennoise aussi appelée Herculea dédiée à l’empereur Maximien. Vous pouvez imaginer l’ancien emplacement de ce rempart du IIIe siècle par l’installation de pierre plus claire au sol.

Mais revenons à cette cathédrale, qui fait en réalité partie d’un vaste ensemble de bâtiment remanié au cours des siècles dont notamment l’évêché, une église dédiée à Saint Hugues, la maison du chapitre et un cloître. On ne voit donc de l’extérieur de la cathédrale que son imposant clocher-porche avec la particularité d’être construit en brique sur un soubassement en pierre gris. La cathédrale est maintes fois reconstruite et agrandie au cours du temps jusqu’à la version que nous connaissons aujourd’hui.

Un merveille bien cachée  : le baptistère

Cependant, cette bâtisse cache quelque chose, enfoui dans ses entrailles. Il faut attendre 1989 et les travaux de construction de la ligne de tramway où passe aujourd’hui la ligne B pour découvrir son secret, un baptistère du IVe siècle. Plusieurs vestiges gallo-romain antérieurs à la construction des remparts ont ainsi été découverts, les plus anciens datés du IIème siècle av. J.-C et apportent la preuve que l'antique Cularo se développait au moins en partie sur la rive gauche de l'Isère. Le baptistère quant à lui amène la preuve d'une communauté chrétienne bien présente dans la région. En effet, un baptistère est un bâtiment essentiel dans l'Église primitive, c’est-à-dire le christianisme dans sa période de développement initial, puisque seul l'évêque baptisait, durant la nuit de Pâques, ceux qui voulaient devenir chrétiens. Il est utilisé jusqu’au Xème ou XIème siècle avant d’être oublié jusqu’à ce qu’on le redécouvre en 1989. Il est aujourd’hui visitable gratuitement au Musée de l’Ancien Évêché.

©Timothée Laumet