Eclaireur n°22 | Page 15

Première étape  : Le Parlement du Dauphiné

Nous commencerons notre voyage à travers le temps et l’espace dans les rues de la capitale des Alpes au pied du Palais du parlement du Dauphiné. Place St-André, nous pouvons ainsi admirer devant la statue du Chevalier Bayard, l’architecture de ce Palais, mêlant le gothique flamboyant de style Louis XII aux styles de la seconde Renaissance et de la néo-renaissance de cette bâtisse. Au-delà de sa beauté architecturale, il s’inscrit dans l’histoire politique française. A l’origine Conseil delphinal1 créé par Humbert II en 1337, le roi Louis XI l’a transformé en cour souveraine de justice appelée Parlement du Dauphiné. C’est seulement le troisième parlement établi en France, après celui de Paris et de Toulouse. La présence de ce parlement à Grenoble donnait à la ville un atout de valeur majeure qui lui permettait d’asseoir son rôle de capitale provinciale. Cependant, ce n’est qu’en 1453 qu’il a été décidé que le Parlement du Dauphiné soit logé place Saint-André, tout prêt du palais delphinal. En effet, le bâtiment que nous connaissons ne date que de la fin du XVe siècle.

Le 7 juin 1788 est une date importante de la vie de cette bâtisse. C’est dans l’un des joyaux de ce palais, le salon bleu, nommé ainsi pour les tapisseries qui l’ornaient, qu’a été déclenchée la Journée des Tuiles, le premier événement de la révolution dauphinoise face à la décision du roi de réformer le parlement afin de lui conférer moins de pouvoir.

Sur le plan judiciaire, le Parlement du Dauphiné s’était démarqué par sa défense des libertés et droits et son hostilité envers les représentants du roi et de l’autorité. A la Révolution, le Parlement du Dauphiné, comme tous les autres parlements, est dissous et devient un palais de justice qui est resté en activité jusqu’en 2002.

Visitable lors des journées du patrimoine qui se dérouleront cette année le samedi 20 septembre et le dimanche 21 septembre 2025, l’édifice fait l’objet d’un projet de rénovation depuis 2020 avec un budget de 21 millions d’euros. Les salles d’audience verront leurs tapisseries et boiseries rénovées afin de permettre leur visite au public.

©Timothée Laumet