22 compagnons voyage
nous avons donc fêté la réussite de cette première semaine . Prendre son temps faisait aussi partie des objectifs du voyage après tout … Le matin , nous ne savions jamais de quoi serait faite la journée et nous avons dû affronter des pluies et des vents permanents pendant six jours en Bretagne !
Jules – Nous avions plutôt cru que nous aurions du soleil avant notre départ . Le premier jour , nous avons attendu 3 h sous la pluie que quelqu ’ un accepte de nous prendre en stop ! Les deux semaines à venir nous ont tout de suite paru bien longues .
Comment aviez-vous trouvé vos points de chute pour dormir ? Jules – Deux à trois semaines avant de partir , nous avions indiqué notre trajectoire sur un groupe Facebook comprenant des Compagnons des trois mouvements compagnonniques : grâce à ce message , nous avions quasiment des invitations de sédentaires pour la moitié de notre voyage ( un Compagnon de la Fédération nous a d ’ ailleurs accueillis ). Le troisième soir , à Hennebont , nous ne savions pas où dormir . La mairie locale nous a orientés vers le curé . N ’ ayant plus de place au presbytère , il nous a envoyé au gite le plus proche accueillant les pèlerins de Compostelle . Comme c ’ était payant , il a négocié pour que nous soyons reçus gratuitement . Il nous a même nourris ! Contrairement à Kevin , je ne connaissais aucun des Compagnons qui nous ont accueillis , mais même sans cela nous trouvions rapidement des sujets de discussion communs . Ceux qui nous recevaient connaissaient des personnes que nous avions déjà cotoyées : cela nous a montré combien le compagnonnage est un petit monde assez familial .
Kevin – Toutes les générations nous ont accueillis et parfois au pied levé . Les anciens ont voulu nous faire découvrir aussi leur ville et leur histoire , il y avait une vraie volonté de partage de leur part ! Nous avions de notre côté pris l ’ engagement d ’ aider les gens qui nous recevaient : chez un maraîcher , nous avons ramassé les salades par exemple .
TOUTES LES GÉNÉRATIONS NOUS ONT ACCUEILLIS ET PARFOIS AU PIED LEVÉ . LES ANCIENS ONT VOULU NOUS FAIRE DÉCOUVRIR AUSSI LEUR VILLE ET LEUR HISTOIRE , IL Y AVAIT UNE VRAIE VOLONTÉ DE PARTAGE DE LEUR PART !
Nous nous étions refusé à emporter une tente , car cela nous aurait trop encombrés avec nos sacs et nous n ' aurions sûrement pas été autant en contact avec des gens . Mais nous avions tout de même un hamac ! Une fois Bordeaux passé , le temps étant meilleur , nous avons décidé de dormir une nuit à la belle étoile .
Jules – Mais il y a eu une tempête de vent ! Ma casquette est tombée à l ’ eau ainsi que l ’ étui du sac de couchage de Kevin . Je n ’ ai quasiment pas dormi , inquiet à l ’ idée qu ’ on se fasse voler nos cannes et notre équipement . C ’ était tout sauf une nuit de rêve ! Et le lendemain , nous devions randonner dans les Landes sur des routes sans fin …
Kevin – Après un temps pluvieux toute la première semaine , nous avons eu droit à la canicule les sept jours suivants ! Dans les Landes , nous n ’ avions aucun abri ; cela a été rude .
Comment s ’ est passé l ’ auto-stop ? Jules – Nous ne nous sommes jamais sentis dans l ’ insécurité . Des gens de toutes sortes nous ont pris : des familles , des personnes de tous les âges … Tous avaient en commun d ’ aimer le contact . Les discussions étaient très faciles . Le stop le plus chaleureux pour moi , ce sont des Ukrainiens ne parlant pas français qui nous ont fait monter dans leur véhicule . Ils nous ont expliqué qu ’ ils voulaient ainsi remercier la France de les avoir accueillis . Cela nous a fait très plaisir !
Quels sont les moments qui vous ont le plus marqués ? Kevin – Le plus beau moment de notre séjour ? Il y en a eu plusieurs ! Le matin en nous levant , nous pensions que nous n ’ allions pas parvenir à effectuer la centaine de kilomètres prévus dans la journée . Le soir , on constatait qu ’ on avait relevé le défi ! Chaque petite victoire nous montrait qu ’ on était capables d ’ aller au bout . À Hendaye , cela a été la délivrance !
Attente lors de l ' étape entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et La Rochelle dans une zone artisanale .
Jules – C ’ était la répétition des challenges qui faisait l ’ envergure du défi ! Nous étions accueillis très chaleureusement chez les sédentaires et , le lendemain , il fallait repartir dans l ’ effort avec la même motivation … Je suis heureux d ’ avoir vu que beaucoup de gens sont prêts à aider leur prochain sans forcément attendre quelque chose en retour . À côté de Vannes , nous avons visité l ’ église d ’ un petit port ( nous voulions visiter toutes les églises que nous croisions , parce que ce sont des endroits calmes , toujours ouverts et frais … surtout lors de la seconde semaine où nous
# 336 / Janvier 2024