Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 12
la fin de l’année prochaine, dont je vous rappelle qu’elle débute officiellement le 24 janvier
mais déjà vous avez tous noté la date dans vos agendas respectifs.
Pierre GILLIS
Conseiller culturel près le Rectorat de l’UMons
Pour commencer bonjour à tous et merci à Jean-Pierre Denefve et à Bertrand Pasture pour
l’accueil. Je suis tout à fait heureux de pouvoir vous assurer, en effet, d u concours de
l’UMons à ce colloque et je dirai de manière générale à toute l’opération. Personnellement,
j’avais déjà vu Julius Constantin – je ne sais pas trop comment il faut appeler notre ami –, à
l’occasion d’une visite au musée d’Histoire naturelle mais peut-être un peu distraitement. Et
donc quand Jean-Pierre m’a fait part de la demande de participer à l’organisation du
colloque et à toutes les activités qui suivront, j’ai vraiment tout de suite été séduit, d’une part
parce que nous avons déjà eu l’occasion de collaborer avec Bertrand et avec le musée et
que ça se passe toujours très bien, et d’autre part à cause du côté interdisciplinaire de
l’entreprise, auquel évidemment le sujet se prête tout à fait bien mais entreprise
interdisciplinaire qui est, je crois, une des raisons d’être de ce genre d’activités.
On sort un peu du côté standard des activités universitaires habituelles dans lesquelles,
précisément, le côté disciplinaire est souvent dominant. Donc, le sujet en effet est un sujet
qui se prête tout à fait à une approche interdisciplinaire et pas seulement, je dirai, autour de
la question précise qu’on va traiter au cours du colloque, qui est le traitement des restes.
Avant de mourir, finalement, – je pense que c’est une banalité mais qu’il faut se le rappeler –
Julius Koch, a été vivant. On aurait pu s’interroger aussi sur les conditions dans lesquelles
des êtres humains sont devenus des objets de foire. Ils sont exhibés, ils sont monstrueux, ils
sont perçus comme monstrueux, c’est-à-dire qu’ils sont hors normes. La norme, elle est
souvent physique évidemment dans le cas qui nous occupe. Mais elle est sociale aussi. A la
même époque, les forains proposaient à leurs visiteurs d’autres monstres, issus d’Afrique ou
d’Océanie. Humains, des monstres humains. L’échantillon de peuples qu’on disait
« primitifs », qui étaient perçus et présentés comme monstrueux car socialisés autrement
que nous à la même époque. Donc, c’est vrai que ce n’est pas toujours facile de définir un
monstre. Yves Vasseur a fait allusion à une intervention précédente qui avait été faite sous
la houlette de Claire Lejeune. Coïncidence : je codirige la revue qu’elle a fondée, qui est les
Cahiers internationaux de symbolisme, et on vient de sortir un numéro dont le thème général
est les monstres. C’est vrai que définir un monstre est compliqué. Il y a une science, paraît-il,
qui les étudie, qu’on appelle la tératologie. Si on admet que la science commence par
classer, il y a évidemment tout de suite un vrai problème, parce que c’est vrai que la chimie
classe les éléments, les physiciens sont habitués, ont un vrai bestiaire de particules
élémentaires qu’ils sont arrivés à organiser plus ou moins les derniers temps. Le vivant a été
évidemment ces derniers temps très fort travaillé dans ce sens-là, donc on classe.
Evidemment, par définition, le monstre, on ne sait pas le classer. C’est un objet de science,
peut-être mais c’est surtout un objet de réflexion. Un objet d’analyse qui va de la médecine
au droit, en passant par l’histoire. Donc effectivement, il y avait des tas de choses à étudier,
mais sans doute, qui trop embrasse mal étreint et finalement le choix qui a été fait ici, c’est
de se focaliser sur le traitement des restes ce qui soulève effectivement bien assez de
questions pour qu’on s’en tienne là. Alors, les questions qu’il soulève sont, je vais y venir un
peu dans le détail pour présenter ce qui vous attend pour les deux jours à venir : il y a des
questions juridiques, psychologiques, artistiques, muséologiques, médicales, pédagogiques,
théologiques, même et en tout cas philosophiques. Donc, petite présentation rapide : on va
commencer par une présentation du personnage en lui-même, par quelqu’un qui vient de
Suisse, comme Julius Koch, même si Julius Koch était né en Allemagne et dont la
présentation sera faite par Francis Feidler, qui est plasticien et qui se sera fait aider par
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