CERCLE DES FAMILLES #25 Famille et santé Février 2023 | Page 15

Et il y a la publicité ! Oui , il ne s ’ agit pas de nier son existence , ni même de dissimuler que les professionnels cherchent à influencer les consommateurs , jouant ainsi sur les comportements alimentaires . Il est même possible d ’ affirmer que certaines marques cherchent à transformer l ’ enfant en renfort commercial pour pousser à certains achats . De là à lui donner tous les défauts ... Trois remarques s ’ imposent à ce stade-là de la réflexion . Un , ne prenons pas les enfants pour plus sots qu ’ ils sont .
En effet , pour avoir travaillé dans le cadre du programme Pub-malin , j ’ ai toujours rencontré des enfants qui n ’ étaient pas dupes , qui avaient bien compris ce qu ’ était la publicité et qui ne jouait que le rôle qu ’ ils voulaient bien jouer .
Deux , la publicité n ’ est pas si efficace que cela dans le domaine alimentaire , il suffit de voir le nombre de produits qui disparaissent des rayons alors qu ’ ils avaient été lancés à grand renfort de publicité .
Trois , cette publicité respecte des règles déontologiques qui depuis longtemps déjà la régulent , limitent les excès , et le dispositif est complété par des actions de l ’ Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique ( ARCOM - ex CSA ) qui joue aussi sur les plages de publicité avant , pendant et après les programmes destinés aux enfants . Est-ce que pour autant , tout serait au mieux dans le meilleur des mondes ? Non , bien sûr , mais on peut citer deux éléments d ’ amélioration continue et une piste pas encore exploitée .
Tout d ’ abord , les marques elles-mêmes qui ont décidé depuis quelques années de ne pas subir et attendre , mais bien d ’ agir par des engagements forts , des chartes d ’ engagements concrets , voire la création de fondations qui s ’ engagent pour accompagner de véritables actions pédagogiques .
Deuxièmement , le Conseil paritaire de la publicité a déjà rendu deux avis sur la question , dont le premier a été suivi par les professionnels alors qu ’ il proposait d ’ aller plus loin que la charte proposée par les autorités gouvernementales . Il y a donc un corpus de règles , des chartes , et dans l ’ ensemble ce dispositif est assez efficace malgré quelques dérapages .
Mais il faut quand même relever que nous vivons un moment délicat concernant certains produits car il y a un affrontement entre les défenseurs de certains aliments et ceux qui pointent leur aspect négatif ( pour ne pas dire plus ). Nous allons prendre un exemple concret , la charcuterie . Certes , cette catégorie fait partie du patrimoine alimentaire européen mais depuis quelques années , on pointe avec de plus en plus de précision , cette charcuterie comme assez cancérigène . En cause , les sels nitrités , des additifs sous des noms de code allant de E249 à E252 , ou des produits nommés nitrite ou nitrate dont la présence dans la viande est suspectée de favoriser l ’ apparition du cancer colorectal .

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