Business Management Africa - Novembre - Décembre 2016 Mois de Novembre - Décembre 2016 | Page 9

L ’ entrée dans les oléagineux

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Tout en s ’ acquittant de ses tâches dans le cadre du projet « Education II », Jacquis Kemleu travaille parallèlement pour le secteur des oléagineux . Un domaine avec lequel il est entré en contact grâce aux travaux techniques effectués dans les usines de la Socapalm . Il se met à faire des interventions auprès du Premier ministre au profit du Complexe cosmétique de l ’ Ouest , une entreprise de production de savon et d ’ huile raffinée installée à Bafoussam et détenue par un ami à lui , Léonard Fomekong . Le promoteur veut obtenir une baisse des tarifs douaniers pour les importations d ’ huile de palme brute , la matière première qui permet à ses usines de fonctionner . Nous sommes en 2004 . Ce lobbying se solde à chaque fois par un succès . Puis , en 2006 , tous les industriels du secteur se ruent sur sa personne . « Je dois avouer qu ’ au départ , je n ’ avais pas beaucoup de temps pour cela . Mais il a tellement insisté . Et quand les acteurs de cette filière ont senti le besoin d ’ avoir quelqu ’ un qui pouvait les accompagner de façon permanente , ils m ’ ont contacté . Il y a eu des tests . Et ils m ’ ont dit que j ’ étais celui qui pouvait les aider dans cette affaire », indique-t-il . Il devient donc ainsi le secrétaire général de l ’ Association des Transformateurs et Producteurs d ’ Oléagineux du Cameroun ( ATPOC ). Il doit donc réactiver ses compétences de juriste pour défendre un secteur qui à ce moment là agonise .
L ’ ATPOC , un patronat spécifique , fait son bonhomme de chemin jusqu ’ à ce que survient une crise en 2009 . « Il y avait une incompréhension
entre les unités de production du savon et les unités de raffinage d ’ huile . Ceux qui raffinaient l ’ huile avant de produire accessoirement du savon ne s ’ entendaient plus très bien avec ceux qui produisaient uniquement du savon . La divergence a fait qu ’ il y a eu scission ». Les raffineurs décident donc de poursuivre leur existence dans une chambre nouvelle . Ainsi naît à Douala l ’ Association des Raffineurs des Oléagineux du Cameroun . Pour des raisons stratégiques , elle installe son siège à Yaoundé . Principale condition pour en faire partir : produire d ’ abord de l ’ huile raffinée . Bien sûr , toutes se sont mises aussi à la production du savon , l ’ objectif étant
de valoriser les résidus dégagés de l ’ oléine de palme . Dès sa légalisation , la nouvelle entité confie son secrétariat général à Jacquis Kemleu . L ’ ASROC aujourd ’ hui , c ’ est huit entreprises industrielles . « Ses membres détiennent les plus grandes unités de raffinage qu ’ il y a au Cameroun et produisent 95 % des huiles végétales qu ’ on consomme sur le territoire national ». Une nouvelle aventure démarre . Dans la réalité , le secrétaire général de l ’ Asroc défend tout le secteur oléagineux du Cameroun . « Quand vous êtes sur le segment de la deuxième transformation , vous avez besoin d ’ une première transformation . Celle-ci est faite par les huileries , lesquelles
font l ’ extraction des huiles sur la base des plantes , des graines , des noix . Si vous qui attendez cette huile qui vient de la première transformation et vous ne l ’ avez pas , vous ne travaillerez pas . C ’ est pour cela qu ’ il fallait défendre globalement la filière », explique-t-il .
Le premier défi du SG de l ’ ASROC consiste à faire face à un déficit de matières premières de ses membres . « Les raffineurs d ’ oléagineux camerounais ont une capacité de plus 587 000 tonnes par an . La matière brute produite localement avoisine 360 000 tonnes . Il faut donc trouver le différentiel . En outre , pendant que les unités de transformation ne font que s ’ installer , celles de production régressent », indique-t-il . Il se désole d ’ ailleurs de ce que les pourvoyeurs nationaux d ’ huile de palme brute , à l ’ instar de la Socapalm et de la Cameroon Development Corporation , se soient tournés ces dernières années vers la culture de l ’ hévéa au détriment du palmier à huile . Pour résoudre le problème , il faut importer une partie de cette matière première de Malaisie . Pour ce faire , le lobbying de l ’ Asroc pousse le gouvernement à créer un Comité de régulation de la filière des Oléagineux . Evidemment , le SG de l ’ Asroc porte la voix de l ’ association dans ce comité . C ’ est cette instance qui décide de la quantité d ’ huile de palme brute à importer et fixe le quota que chaque raffineur recevra . Bien sûr , chaque unité industrielle ne reçoit que ce qu ’ elle peut raffiner .
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