Business Management Africa - Novembre - Décembre 2016 Edition de Septembre 21016 | Page 37

Ça marche

Cahier thématique

Appartenance aux alliances mondiales , une stratégie payante pour les compagnies aériennes qui dominent le ciel africain

Le mot faillite est bien ancré dans le dictionnaire du transport aérien africain . Mais certaines compagnies semblent avoir trouvé dans les accords de coopération et les appartenances aux alliances aériennes mondiales un véritable parachute anti-crash . Ethiopian Airlines , South African Airways , Egypt Air , Kenya Airways semblent pour l ’ instant avoir fait le bon choix .
Par Emmanuelle TSELLY

Ethiopian Airlines , South African Airways et Egypt Air font partie de la Star Alliance , leader mondial du transport aérien et leader en Afrique . Avec un total de 28 compagnies , l ’ alliance jouit d ’ une flotte estimée à environ 4380 appareils , pour 1356 destinations , réparties dans 193 pays . Ce sont ainsi 21 500 vols par jour qu ’ offre ce regroupement , pour une moyenne de 680 millions de passagers transportés chaque année . Ce qui est bien supérieur aux 550 millions de voyageurs en moyenne que transporte chaque année sa concurrente le plus proche : la Sky Team . La Kenya Airways en est membre . Le duo Air France – KLM , qui en détient une part du capital , l ’ y a conduite . Grâce à ses 4050 avions , elle propose 15 000 vols quotidiens à destination de ses 19 compagnies .

L ’ adhésion de certaines compagnies africaines aux alliances aériennes est donc
la réponse aux difficultés qu ’ elles rencontrent sur le marché du transport aérien . Ces alliances permettent à chacune de bénéficier d ’ un
Aujourd ’ hui , Ethiopian Airlines détient le capital de la compagnie basée au Togoà hauteur de 40 %. En général , depuis son hub de Lomé , Asky – qui compte un peu plus de 500 salariés – transporte jusqu ’ à Douala des passagers en partance pour l ’ Afrique de l ’ Est , l ’ Afrique australe , l ’ Asie et même les Etats Unis . Ethiopian les y reprend pour la suite de leur voyage .
réseau d ’ exploitation vaste et diversifié . Car , il est désormais facile pour leurs clients grâce au code de partage de faire le tour du monde en achetant un seul billet d ’ avion . Mais au-delà du « code-sharing », les compagnies partagent surtout la qualité de leurs services dans les aéroports . Il est par exemple possible pour un passager de Kenya Airways de se faire accueillir à l ’ aéroport de Roissy Charles de gaulle par le personnel d ’ Air France . Dans ce contexte de multiplication d ’ accords bilatéraux , la création d ’ alliances s ’ inscrit comme une nouvelle étape de rationalisation de l ’ espace aérien . Cette mesure est porteuse de valeur pour Kenya Airways , Egypt Air , Ethiopian Airlines et South African Airways . Malgré la non libéralisation du ciel continental , leurs alliances ( Sky Team et Star Alliance ) réussissent tout de même à assurer prés de 64 % du trafic intra-africain par an d ’ après l ’ International Air Transport Association .
A défaut d ’ être coptées par les grandes alliances aériennes , certaines petites compagnies du contient s ’ accrochent aux ailes de celles qui en sont membres . C ’ est le cas par exemple de la compagnie de droit togolais Asky . D ’ après son dernier bilan , elle a transporté 515 000 voyageurs en 2015 , soit 15 000 voyageurs de plus qu ’ en 2014 , pour un chiffre d ’ affaires estimé à 68 milliards de F CFA . Sa flotte n ’ a pourtant que 08 avions , mais dessert 23 capitales d ’ Afrique de l ’ Ouest et d ’ Afrique centrale . Ses responsables disent d ’ elle qu ’ elle est la compagnie africaine qui a connu la croissance la plus rapide . Créée en 2010 à l ’ initiative des chefs d ’ Etat de la Communauté économiques des Etats de l ’ Afrique de l ’ Ouest ( CEDEAO ), elle reçoit une mission principale : jouer le rôle de compagnie communautaire après le décès en 2002 d ’ Air Afrique .
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